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"Les naufragé(e)s" de Samuel Gratacap exposés au Musée de l'IMA

"Les naufragé(e)s" de Samuel Gratacap exposés au Musée de l'IMA
La série de photographie "Les naufragé(e)s" de Samuel Gratacap exposée dans le patio du musée de l'IMA
IMA

Dans le cadre de la première Biennale des photographes du monde arabe contemporain organisée par l'Institut du monde arabe et la Maison Européenne de la Photographie, le patio du musée, situé au 4e étage, accueille le temps de l'exposition la série de photographies "Les naufragé(e)s" de Samuel Gratacap.

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"Zaouia est une ville située à 80 km à l'ouest de Tripoli. Le camp d'enfermement pour migrants est excentré et "contient" uniquement des hommes et quelques mineurs. La prison possède un étage. Elle s'est agrandie entre décembre 2014 et mars 2015.

J'y entre pour la première fois en décembre 2014 et ce sont ces images que je réalise. Je dois aller vite, j'aurai une heure devant moi. Je suis suivi par un policier qui me presse et qui interdit à certains hommes de me parler, en autorise d'autres, de manière arbitraire. Nous sommes dans la cour de la prison entourée d egrands murs de parpaings. Une centaine de personnes se trouve là. Les gardiens forcent les prisonniers à s'accroupir pour les "besoins" de l'image. Mises en scène, humiliations : des pratiques destinées aux médias et qui semblent être monnaie courante dans l'enceinte. Je m'y oppose. Je décide de débuter par les témoignages et de ne pas faire de photographies dans un premier temps. Je joue la proximité pour m'éloigner de toute mise en scène.

Les détenus m'avouent rapidement qu'ils ont reçu des consignes de la part des geôliers, notamment celle de dire qu'ils ont tenté de rejoindre l'Italie par la mer. Ils témoignent en français ou en anglais. Ils n'ont pas de papiers. Ils se sont fait arrêter dans la rue ou dans les foyers tenus par des marchands de sommeil. Ces hommes sont venus en Libye pour travailler ou bien pour fuir des zones de conflits. La vie en Libye n'est pas "meilleure", loin de là, mais elle leur permet de gagner un peu d'argent en travaillant dans le bâtiment. Au moment de la rencontre avec ces hommes, ils n'avaient pas le droit d'appeler leurs proches : sont-ils morts ou bien vivants ? la famille ne sait pas. Ils sont déplacés de prisons en prisons sans raison, sont parfois séparés de leurs familles enfermées dans d'autres camps et ne savent pas quand et comment ils pourront sortir."

S.G.

مقال منشور في19/11/2015

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