À propos de la censure et des livres interdits en Egypte

Après un premier tome théorique, qui expose les mécanismes à travers lesquels le discours juridique relit et interprète les livres à condamner, le deuxième tome rassemble une importante documentation factuelle, comprenant une liste de livres interdits ainsi que le texte verbatim des actes de procès.

Le livre reprend en détail trois affaires fameuses dans l’histoire de la censure littéraire : De la poésie préislamique de Taha Hussein, Introduction à la philologie arabe de Louis Awad et Les Mille et Une Nuits, qui ont tous suscité à un moment donné l’indignation des conservateurs religieux.

En soi, la parution d’un ouvrage sur le sujet permet d’appréhender comment un changement de régime s’accompagne bien souvent de nouvelles grilles de lecture et de changements dans la manière de revisiter l’histoire de la censure elle-même. Ce titre en arabe est à découvrir dans nos collections :

 الكتب الممنوعة بين الإبداع والمحاكم : الخطاب والتأويل / د. وفاء سلاوي. – القاهرة : وزارة الثقافة، الهيئة، 2014

À noter que cet ouvrage, également signalé dans le catalogue universitaire national du Sudoc, est localisé uniquement à la Bibliothèque de l'IMA. Un indice qui permet de souligner la singularité des fonds en langue arabe proposés par la Bima, notamment dans le domaine de la littérature arabe, un des points forts des collections.

Pour une autre vision des faits, la bibliothèque vous conseille également :

- la lecture du témoignage de l’écrivain Gamal al-Ghitany, « La censure et la Bibliothèque d’Alexandrie », paru dans : Fabrice Pataut (dir.), La nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie. Paris : Buchet / Chastel, 2003, p. 143-164. Voir l’ouvrage dans le catalogue de la BIMA.

- un dossier thématique « La censure ou comment la contourner : Dire et ne pas dire dans l’Egypte contemporaine », dans la revue Egypte / Monde arabe 3, 2000