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Centre de langue et de civilisation arabes

L’arabe en chantant 1/2

L’arabe en chantant 1/2

Chers apprenants d’arabe,

Et si on faisait un peu d’arabe avec des « divas » comme enseignantes ?

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En lien avec la future exposition de l’IMA qui portera ce titre, suivez ici les paroles de deux chansons-culte en arabe littéral, qui font désormais partie du patrimoine lyrique du monde arabe, « du golfe à l’Océan ».

Vous les retrouverez ci-après dans leur graphie arabe, mais vous pourrez également voir défiler les paroles sur le lien youtube qui vous est donné. Vous pourrez en saisir la symbolique grâce à une traduction libre, en comprendre le vocabulaire grâce au lexique, et vous essayer même à reproduire les sons grâce à la transcription phonétique.

La première chanson Atini nâya wa Ghanni, est interprétée par la chanteuse libanaise Fayrouz, dont la voix est souvent qualifiée de céleste pour sa pureté cristalline. Elle reprend ici un poème au souffle mystique du poète Gibrane Khalil Gibrane, écrivain et peintre libanais de la fin du XIXe, début du XXe siècle, émigré aux Etats-Unis, l’une des grandes figures de la Nahda (renaissance arabe). Comme beaucoup de chrétiens d’Orient, c’est avec ferveur qu’il célèbre la langue arabe. La musique est de Najib Henkish.

Retrouver cette page en version pdf : L'arabe en chantant.pdf (1005.19 KB)

Texte en arabe 

 

 أعطني الناي وغن

أعطني الناي وغنِّ .. فالغنا سرّ الخلود

وأنين الناي يبقى .. بعد أن يفنى الوجود

 

هل تَخَذت الغاب مثلي .. منزلاً دون القصور

فتتبّعت السواقي .. وتسلّقت الصخور

هل تحمّمت بعطر .. وتنشّفت بنور

وشربت الفجر خمراً .. في كؤوس من أثير

 

أعطني الناي وغنِّ .. فالغنا خير الصلاة

وأنين الناي يبقى .. بعد أن تفنى الحياة

 

هل جلست العصر مثلي .. بين جفنات العنب

والعناقيد تدلّت .. كثريّات الذهب

هل فرشت العشب ليلاً .. وتلحّفت الفضا

زاهداً في ما سيأتي .. ناسياً ما قد مضى

 

أعطني الناي وغنِّ .. فالغنا عدل القلوب

وأنين الناي يبقى .. بعد أن تفنى الذنوب

 

أعطني الناي وغنِّ .. وانْسَ داءً ودواء

Traduction libre (par Nada Yafi)

 

Donne-moi le nay et chante

 

Donne-moi le nay et chante

Le chant est le secret de l’existence

Et la plainte du nay demeure

Au-delà de toute existence

 

As-tu déjà pris, comme moi

La forêt pour toute demeure

De préférence à tous les palais ? 

As-tu cheminé le long des ruisseaux

Et escaladé les rochers ?

 

T’es-tu baigné dans les senteurs

Et t’es-tu drapé de lumière

T’es-tu enivré d’aurore

Dans des calices de zéphyr ?

 

T’es-tu, à la tombée du jour

Assis au milieu des vignobles

Aux lourdes grappes semblables

A des lustres gorgés d’or ?

 

T’es-tu de l’herbe fait un lit

Les cieux pour toute couverture

Indifférent à l’avenir

Oublieux d’un passé révolu ?

 

Donne-moi le nay et chante

Oublie le mal et le remède

Car l’être humain n’est qu’écriture

Tracée à l’encre transparente

 

Lexique *

* Nous citons et traduisons le mot tel qu’il apparait dans la chanson et indiquons entre parenthèses, pour les verbes, la forme « nue » (qui correspond au passé 3è personne du masculin singulier) et pour les noms, le singulier.

Nay, flûte orientale

(faite à partir d’un roseau)

ناي

Chante !

غَنِّ (غَنّى)

Chant

غِناء

Donne-moi !

أَعْطِني (أَعْطى)

Secret

سِرّ

L’existence

الوُجود

Plainte, gémissement

أَنين

Reste, demeure

يَبْقى (بَقِيَ)

Après que

بَعْدَ أَنْ

Périr, être anéanti / la fin, la mort, la disparition

يَفْنى (فَنِيَ) \ الفَناء

Tu as pris

اِتَّخّذْتَ (اِتَّخَذَ)

Le bois, la forêt

الغاب، الغابة

Comme moi

مِثْلي

Maison, demeure

مَنْزِل

Ici : à l’exclusion de, de préférence à

دونَ

Les palais, les demeures luxueuses

القُصور (قَصْر)

Tu as suivi

تَتَبَّعْتَ (تَتَبَّعَ)

Les ruisseaux,

les cours d’eau

السَواقي (ساقِية)

Tu as escaladé

تَسَلَّقْتَ (تَسَلَّقَ)

Les rochers

الصُخور (صَخْر)

Tu t’es baigné

تَحَمَّمْتَ (تَحَمَّمَ)

Avec

(préposition préfixée)

بِـ

Parfum, fragrance, senteur

عِطْر

Tu t’es séché

تَنَشَّفْتَ (تَنَشَّفَ)

Lumière

نور

Tu as bu

شَرِبْتَ (شَرِبَ)

L’aube, l’aurore

الفَجْر

Vin,

boisson alcoolisée

خَمْر

Ether, air pur

أَثير

Tu t’es assis,

tu as pris place

جَلَسْتَ (جَلَسَ)

Au coucher du soleil, à la tombée du jour

العَصْر

Vignobles

جَفْنات (جَفْنة)

Le raisin

العِنَب

Les grappes

العَناقيد (عُنْقود)

Pendre,

être suspendu

تَدَلَّتْ (تَدَلّى)

Comme

كَــ

Lustres

ثُرَيّات (ثُرَيّا)

L’or

الذَهَب

Ici : Déplier (une couche)

فَرَشْتَ (فَرَشَ)

L’herbe

العُشْب

Nuitamment, de nuit

لَيْلاً

Tu t’es couvert (d’une couette)

تَلَحَّفْتَ (تَلَحَّفَ)

L’espace

الفَضاء

Détaché (notion mystique du renoncement, proche de l’ascétisme)

زاهداً (زُهْد)

Oubliant

ناسِياً (نَسِيَ)

Ce qui est révolu, le passé

ما قَدْ مَضى

Oublie !

اِنْسَ (نَسِيَ)

Mal, maladie

داء

Remède

دَواء

Les gens, les êtres humains

الناس

Lignes d’un cahier, d’un livre

سُطور (سَطْر)

Ont été écrites

كُتِبَتْ (كُتِبَ)

Avec de l’eau

بِماء

 

 

 

 

 

 

 

Transcription phonétique simplifiée …pour amateurs de karaoké

(Pensez bien à mettre l’accent sur les syllabes en caractère gras, c’est tout aussi important, sinon plus, que la prononciation des phonèmes. Certains de ces phonèmes restent bien sûr à travailler avec vos enseignants, en présentiel, dès que possible. Quelques sons emphatiques sont signalés par une lettre soulignée.)

Aatini ya wa ghanni
Fal Ghina sirroul woujoud
Wa aninou nnâyi yabqa
Baada ane yafna l’woujoud
Hal takha-zhta l-ghâba mithli
Manzilane douna l’quoussour
Fa tata bbaata ssawaqi
Wa tassallaqta ssoukhour
Hal tahamam-ta bi eitri
Wa tanachaf’ta Bi nour
Wa charibta l’faj-ra kham’rane
Fi kou’oussine mine Athir

Hal jalasta l’aassra mithli
Bayna jaftil einab
Wal aanâquidou tadallate
Ka thourati zha-hab
Hal farachta l’ouchba Layla
Wa talahaf’ta l’fadaa
Zahidane fi ma saya ´eti
Nassiyane ma qad ma

Aatini ya wa ghanni
Wa n’ssa dâ’ane wa da’a
Innama nnassou ssoutourone
Koutibate ken bi ’a

Article publié le01/04/2020

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