La nuit européenne des musées a explosé en bouche à l’IMA

Publié par Alexandra Jupillat | Le 18 mai 2015
La nuit européenne des musées a explosé en bouche à l’IMA
Vue sur le parvis de l'IMA depuis le 4e étage Alexandra Jupillat
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16/05/2015, 19h03 : la nuit européenne des musées a explosé en bouche à l’IMA samedi soir. Deux files d’attente se dessinent rapidement sur le parvis ; une face à l’entrée principale relativement courte comparée à la seconde qui forme un rectangle impressionnant, brûlant presque le café de L’Institut de l’autre côté de la rue des Fossés Saint-Bernard. La première est destinée aux gourmands du banquet de Hârûn al-Rachîd, un voyage culinaire initiatique via différents ateliers conçus par l’école française de gastronomie Ferrandi, tandis que l’autre fait appel aux curieux et amoureux de la culture HIP HOP, du Bronx aux rues arabes…

Ayant déjà parcouru l’exposition commissionnée par le rappeur français Akhenaton, je me dirige naturellement vers le musée, au 7ème étage, pour goûter, toucher et sentir des vivres et me plonger dans une culture méconnue, celle de la dynastie des Abbassides de Bagdad sous Hârûn al-Rachîd (786-809). Deux huiles sont proposées pour se laver les mains avant d’accéder aux neuf ateliers éparpillés sur deux étages. « Fleur d’oranger ou eau de rose ? » J’opte pour la tonicité de la fleur d’oranger et je m’engouffre dans la farandole d’amuses bouches… Chips à l’aubergine, veloutés tomates concombres et sucre pétillant, sablés de sésame, grissinis au parmesan et dentelles d’huile d’olive sont disposés sur une table napée blanche. Un premier trou normand : un atelier de tatouages comestibles pour les enfants et un blind test particulier où chacun peut tendre la main à travers un tissu noir et deviner ce qui se trouve dans le bol de l’autre côté. Six empiècements prévus pour six plantes, céréales et épices différentes : semoule, sésame, anis étoilé, cannelle, fenugrec et cardamome. La plupart des participants sèche sur le fenugrec dont la saveur des graines est amère et rappelle le céleri.

Mon palet est de nouveau sollicité par la suite. Deux eaux gazéifiées sont offertes : la première à base de fleur d’oranger dans un nuage odorant d’huile d’olive et une deuxième à base de menthe dans une vapeur citronnée. Avant de passer aux trois ateliers suivants se situant au 4ème étage, je déguste un sorbet parfumé au citron et à la coriandre. Je note l’enthousiasme des étudiants de l’école Ferrandi qui ajoute une note supplémentaire en bouche. Cap vers le deuxième trou normand, l’atelier « gastronomie moléculaire » qui partage sa table avec une reproduction comestible d’une coupe à décor floral et de coulures datant de la seconde moitié du IXème siècle de la collection du musée de l’IMA. Du sucre, du vinaigre et de la gélatine ont été utilisés pour former deux grandes coupes où chaque visiteur peut dessiner des motifs floraux à l’aide d’un pinceau et d’une liqueur de café. Une transition relativement méditative qui rouvre à nouveau l’appétit… Veloutés de petits pois et menthe, aubergines cuites à la vapeur gratinée à la pâte de soja et carrés de pain à la semoule avec deux préparations au choix : du houmous ou une compotée d’oignons agrémentée de cumin et de cannelle. 

Le dernier atelier, le meilleur pour la fin ; les gens s’agglutinent, se bousculent pour la compotée salée sucrée « aubergine et chocolat blanc », ainsi que pour les loukoums parfumés au jasmin et à la fleur d’oranger… Le nirvana ! Les compliments fusent et les « Je peux goûter de nouveau ? » s’enchaînent… Les glaces à l’amande et au thé noir ont mis tout le monde d’accord. Les esprits se calment, les estomacs sont pleins. L’événement était délicieusement pensé. Certains se dirigent vers la terrasse pour une digestion revigorante tandis que d’autres décident de se remplir la tête devant les œuvres monumentales de Stéphane Pencréac’h dans la salle Hypostyle, au niveau -2. 21h15 : je retourne au rez-de-chaussée et je fais une petite halte par la boutique librairie et je repars avec Soufi, mon amour de Elif Shafak en poche –une recommandation faite par l’une des hôtesses de caisses présente ce soir-là. Je n’ose pas mesurer le nouveau volume du rectangle formé par les visiteurs sur le parvis de l’IMA mais une chose est sûre, la file destinée aux gourmands du banquet de Hârûn al-Rachîd est plus longue et je m’empresse de dire aux derniers que l’attente en vaut la chandelle ! 

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Alexandra Jupillat Alexandra est diplômée en entreprenariat de Middlesex University Business School (Londres) et en management du luxe de Paris School of Business (Paris) - spécialité management de l'art et de la... Lire la suite
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