Terminé
02 mars 2013

La nouba flamenca

En partenariat avec le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles

Installé à Paris, Abderrahim Abdelmoumen vient de Tanger, et Sergio Gómez, d’Andalousie où, dès l’enfance, il a chanté avec son père dans les festivals, les tablaos ou lors des peñas, les bars et les assemblées dévolus au flamenco. Avec oud, qanun, guitare flamande, cajón et derbouka, les deux chanteurs mêlent leurs orchestres respectifs, l’Ensemble Andalou de Grenade et le groupe Coloraíto, en une fusion fraternelle entre les deux arts si proches que sont la nouba arabo-andalouse et le cante jondo, le chant profond gitan, nés à quelques siècle d’intervalle sur une terre commune et depuis longtemps multiculturelle. Riche de multiples et prestigieuses collaborations, bardé de prix, Sergio Gómez est aussi un puissant novateur qui croise la tradition flamenca avec le jazz, le tango, la musique classique et même la pop.

Une ouverture d’esprit que partage Abderrahim Abdelmoumen, d’ailleurs impliqué dans un projet italien de brassage des traditions mondiales mené par Luigi Cinque, Multifrazione Projettit. Il doit à sa voix mélodieuse de ténor de figurer, au Maroc, parmi les meilleurs mounchidine, les hymnodes de la cantillation islamique et du samaâ, le rituel chanté soufi. Accompagné par son groupe de musiciens tangérois (installé à Grenade), il donne à son interprétation de l’art profane arabo-andalou des allures quasi mystiques par la force et les arabesques de ses improvisations vocales, des muwwals aussi enflammés que le chant ardent du flamenco.