Des musiciens talentueux et amoureux de la musique classique arabe décident en 1980 de créer le Club Farabi de musique arabe pour faire découvrir à un vaste public des trésors de plus en plus confinés aux archives des radios et des télévisions.

Ils ressuscitent des figures marquantes comme celles d’Abdelhamouli, Daoud Hosni et Saïed Darwich, qui augurèrent la renaissance arabe. Ils revivifient la génération suivante, celle de Zakaria Ahmed et Mohamed Kasagbi, dont les disciples ont pour nom Abdelwaheb, Sombati, Oum Kalthoum et Ismahane, ceux-là même qui portèrent le répertoire musical arabe à son sommet et émurent des générations à travers le monde arabe.

Le temps des mélodies étirées à l’extrême, véritables messes syncrétiques qui suspendaient le monde arabe tous les premiers jeudis du mois à la voix sublime d’Oum Kalthoum, paraît d’un autre âge… Pourtant, trente et un ans après sa disparition, le programme de ce soir démontre qu’au-delà d’un prétendu passéisme, Oum Kalthoum et le registre musical auquel elle appartient méritent de ne pas être abandonnés aux oubliettes de la modernité.

Le Club Farabi, qui jouit d’une notoriété internationale (festivals de la Médina à Tunis, de la Musique arabe de l’opéra du Caire, festival international de Musique universitaire de Belfort…), retrace le parcours d’Oum Kalthoum à travers les différents styles musicaux qu’elle a interprétés : qacida, dawr, taqtouqa, monologue…, les plus grands noms de la composition : Abou Ila Mohammed, Zakaria Ahmed, Mohammed Kassabgi, Riadh Sombati…, et les plus grands poètes tels que Ahmed Chawki, Ahmed Rami et Bayrem Tounsi.