05 juin 2025

Gaza : comment sauvegarder les sites archéologiques ?

Lancée en 2017 autour de la préservation et de la mise en valeur des sites archéologiques de la Bande de Gaza, l'initiative Intiqal a offert à des étudiants la possibilité de se former et de conjuguer protection du patrimoine et développement socioéconomique. 

 

L’après 7 octobre 2023 imposait de garder une trace pérenne de ces expériences, appelées à servir d'exemple dans d'autres contextes de crise ou de conflit. Tel est l’intérêt de l'ouvrage Gaza : comment transmettre le patrimoine, qui vient de paraître chez Riveneuve. Rencontre avec Fadel Al-Otol etRené Elter, archéologues, et Maxime Santiago, architecte.

À partir de 2017, l’ONG Première Urgence Internationale a développé l’initiative Intiqal — transmission — autour de la préservation et de la mise en valeur des sites archéologiques de la Bande de Gaza.

Cette initiative a donné la possibilité à des étudiants de se former et de devenir une force positive qui s’appuie sur la protection du patrimoine et le développement socioéconomique, répondant ainsi aux objectifs de développement humain prônés par les Nations unies.

L’après 7 octobre 2023 imposait de garder une trace pérenne de ces expériences et d’en faire des exemples qui pourront être développés ailleurs dans des situations de crise ou des zones de conflit. Tel est l’intérêt de l'ouvrage Gaza : comment transmettre le patrimoine, qui a pour vocation d’être une référence dans le domaine de l’humanitaire et du patrimoine. Architectes, anthropologue, archéologues, conservateurs, restaurateurs, tailleur de pierre, psychologue ont contribué par leur savoir-faire et leur humanité à cet important témoignage, donnant ainsi une vision méconnue de Gaza et de son patrimoine.

Rencontre avec : 

  • Fadel Al-Otol, archéologue et technicien restaurateur du patrimoine. Autodidacte, il a été formé, aux différents métiers de l’archéologie et de la restauration du patrimoine, lors de stages, en France et en Suisse. Enfant du camp de réfugiés de Shateh, il a débuté l’archéologie au milieu des années 1990, à l’âge de 16 ans, lors des chantiers menés à Gaza, par l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem. Aujourd’hui, il supervise pour l’ONG Première urgence Internationale les chantiers archéologiques et de restauration de Gaza dans le cadre du programme Intiqal.
  • René Elter, archéologue, chercheur associé à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem et à l’Institut français du Proche-Orient. Depuis 2001, il dirige le programme scientifique et de préservation du monastère de Saint Hilarion dans la Bande de Gaza, site archéologique inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2024. À partir de 2022, en tant que coordinateur scientifique, il a développé un programme de sauvetage urgent du patrimoine archéologique de Gaza pour le compte de l’ONG Première Urgence Internationale. Auteur de plusieurs articles scientifiques, il a, en 2014, dirigé l’ouvrage Patrimoine en Palestine. Enjeux et obstacles de sa mise en valeur chez Riveneuve.
  • Maxime Santiago, architecte. Il s’est, depuis une vingtaine d’années, spécialisé dans la restitution 3D des patrimoines disparus. Il a participé à plusieurs programmes de reconstitution d’ensembles historiques urbains en France et site archéologique en Jordanie. A partir de 2019, il a lancé à Gaza pour les étudiants engagés dans le cadre de l’initiative Intiqal un programme de formation à la reconstitution et de visites virtuelles des vestiges du monastère de Saint Hilarion et de l’église byzantine de Mukheitim à Jabalyah.