
Candidats finalistes du Prix du design 2025 | #3 : Prix de l'Impact, Arab Bank Switzerland
Découvrez les finalistes du 3e Prix du design de l'Institut du monde arabe, dans la catégorie « Prix de l'Impact, Arab Bank Switzerland ». Rendez-vous en septembre pour connaître le nom du lauréat ou de la lauréate 2025…
Bricklab, Arabie Saoudite
Bricklab est un studio d’architecture, de design et de recherche expérimentale basé à Jeddah, créé en 2015 par Abdulrahman et Turki Gazzaz. Le premier est titulaire d’une licence en architecture et planification de l'UWE Bristol (Université de l’Ouest de l’Angleterre) ; le second a obtenu une maîtrise en histoire et théorie de l’architecture de l’Université McGill (Canada). Au fil des ans, l'équipe de Bricklab s’est élargie pour inclure des architectes et des designers de différents horizons.
Bricklab explore l’interaction entre la recherche sur les matériaux, la conception pratique et l’environnement bâti. Il apporte une réponse adaptée aux contextes spécifique de chacun des projets de son vaste domaine d'action – de l’architecture culturelle à la conception urbaine et au conseil, des interventions dans l’espace public à la scénographie et aux installations.
Motivés par un intérêt marqué pour la compréhension des réseaux complexes de la communauté, de la culture, de l’histoire, de l’économie et de la politique et de leur influence sur l’environnement bâti, les projets récents de Bricklab se sont concentrés sur la recherche urbaine, la réutilisation adaptative et la régénération.

Abdulrahman et Turki Gazzaz / Bricklab © Marie Sutter

© Laurian Ghinitoiu
Creative Space Beirut, Liban
En 2011, Caroline Shalala-Simonelli (28 mars 1938-22 novembre 2024) cofonde avec Sarah Hermez Creative Space Beirut (CSB), une école de stylisme gratuite, destinée aux jeunes talents issus de communautés défavorisées à travers le Liban. Pendant treize ans, elle se consacrera à la construction de l’école, dont elle a façonné la vision, et y enseignera, nourrissant d’innombrables étudiants. Son héritage se perpétue à travers l'institution florissante qu'elle a contribué à créer, et aux nombreuses vies qu'elle a transformées.
Institution à but non lucratif, Creative Space Beirut offre un programme rigoureux de bourses d’études de trois ans en design de mode. En supprimant les barrières financières et en donnant la priorité au mérite, l'école redéfinit l’accès à l’éducation créative, en veillant à ce que la prochaine génération de designers arabes soit façonnée par le talent, et non par les privilèges.
Son modèle éducatif intègre la préservation culturelle, l’apprentissage par l’expérience et les initiatives d’impact social. Les étudiants s’engagent dans des projets qui explorent l’artisanat patrimonial, la durabilité et les récits sociétaux contemporains, ce qui favorise l'émergence d'une génération de créateurs techniquement compétents, culturellement sensibles et socialement conscients.
L’institution a également un impact sur l’environnement, la formation étant axée sur la durabilité et sur les pratiques de production responsables. Les étudiants apprennent le recyclage, la teinture naturelle, l’utilisation des stocks dormants et les techniques de conception zéro déchet, en intégrant dès le départ la gestion de l’environnement dans leurs processus créatifs.

© Creative Space Beirut

© Creative Space Beirut
Datecrete Studio & Lab, région MENA
Datecrete Studio & Lab est un studio de recherche et de conception de matériaux cofondé par Sara Farha et Khaled Shalkha. Tous deux sont les créateurs de Datecrete, un matériau cimentaire durable fabriqué à partir de noyaux de dattes.
Sara, urbaniste et chercheuse en matériaux, explore l’innovation spatiale et matérielle, tandis que Khaled, ingénieur chimiste spécialisé en politique énergétique, se concentre sur les liants alternatifs et les composites durables. Leur propos : en fusionnant science, design et responsabilité environnementale, mettre au point des matériaux de construction innovants, destinés à la région MENA et inspirés par elle.
Leurs recherches ont été publiées dans GQ, Architectural Digest Middle East et Dezeen : en s’appuyant sur la littérature scientifique, ils ont entrepris un processus de recherche itératif, testant systématiquement des variables telles que les temps de grillage, les méthodes de séchage, la taille des particules, les rapports de mélange et les conditions de durcissement afin d’optimiser les performances. Chaque étape des tests a permis de mieux comprendre comment les particules de graines de dattes interagissent avec les agents liants, ce qui a permis d’affiner le produit en équilibrant l’esthétique, la résistance, la durabilité et la facilité de mise en œuvre. Cette expérimentation rigoureuse a conduit au développement d’un système de liant validé en laboratoire, qui intègre les traditions régionales en matière de matériaux et l’innovation moderne dans le domaine des composites, formant ainsi la base de Datecrete.

Sara Farha et Khaled Shalkha © Datecrete Studio & Lab

© Datecrete Studio & Lab
Dina Haddadin, Jordanie
Sabil - The Nomad Pavilion
Le travail de l'architecte et artiste visuelle multidisciplinaire jordanienne Dina Haddadin jette un pont tout de fluidité entre architecture, art contemporain et recherche urbaine. Elle est la fondatrice et l’architecte principale de Kayn.studio, une agence de design hybride basée à Amman, en Jordanie, reconnue pour ses stratégies de réutilisation adaptative, ses expérimentations matérielles et ses interventions spatiales à résonance émotionnelle, en Jordanie et dans la région.
Sabil - The Nomad Pavilion, renaissance contemporaine du sabil islamique traditionnel, marie la nature, l’art islamique, l’architecture, l’artisanat, la durabilité et la tradition. « Nous voulions créer une structure durable et socialement responsable, qui serve à la fois d’abri et de tour de collecte de l’eau de pluie et de l’air, tout en offrant une expérience contemplative qui donne vie aux valeurs nomades et islamiques et qui soit fidèle à son environnement. Le mot “sabil” fait référence à la pluie qui tombe du ciel avant d’atteindre la terre. Dans l’architecture islamique, il s’agit d’un lieu public où l’on peut boire, ou d’une fontaine destinée à abreuver les passants. Nous avons créé une oasis qui peut être placée dans différents contextes, fonctions et paysages. »

© Dina Haddadin

Dina Haddadin, Sabil - The nomad pavilion, 2024 © Edmund Sumner
Fabraca Studios, Liban
Après une formation en architecture, Sam Saadeh a fondé Fabraca Studios au cœur du quartier industriel de Bauchrieh, à Beyrouth, en réponse à un moment critique : un centre-ville économique où de nombreux artisans qualifiés se retrouvaient sans travail.
Alliant sensibilité architecturale et passion pour l’artisanat, il a imaginé un studio où les techniques traditionnelles pourraient rencontrer un design d’éclairage de pointe. En 2025, il a reçu le prix de la Biennale du design de Doha pour la conception de produits, une reconnaissance qui a confirmé son approche de la fusion du patrimoine culturel et des formes contemporaines. Sous sa direction, Fabrace Studios est devenu une référence mondiale en matière d’éclairage sur mesure, au service des architectes et des designers de la région MENA et d’ailleurs.
Aujourd’hui, Sam continue de guider la mission du studio : créer des éclairages qui ne se contentent pas d’illuminer les espaces, mais qui leur donnent un sens.

Sam Saadeh © Tarek Mouqaddem

Fabraca Studios, Light © Fabraca Studios
Maraj, Bahreïn-États-Unis
OFFCUT/CUTOFF
Les Bahreïniennes Maryam Aljomairi et Latifa Alkhayat sont toutes deux architectes et chercheuses.
Maryam s’intéresse aux systèmes de matériaux programmables et à la technologie du bâtiment. Elle est actuellement en deuxième année de doctorat et chargée d’enseignement à l’université de Harvard, où elle étudie la minéralisation du carbone pour développer et programmer des structures négatives en carbone dans le cadre de l’Aizenberg Lab et du MaP+S Group.
Latifa est titulaire d'un master en architecture (Massachusetts Institute of Technology, 2023) et d'une licence en architecture (Université de Bath). Son travail consiste à explorer les matériaux, les techniques de construction et les systèmes de confort, en mettant l’accent sur l'économie circulaire.
Les industries, les infrastructures et le développement urbain ont généré au fil des siècles une immense accumulation de matériaux, véritables mines artificielles. Alors que les matériaux vierges se raréfient et que leur extraction devient un fardeau pour l’environnement, ces « mines » constituent un réservoir de ressources dans lequel il est possible de puiser.
À une époque où l’ingéniosité est le nouvel impératif, le domaine du design invite à passer d’une aspiration créative sans limite à l'usage de matériaux récupérés, transformés et découpés – ou comment faire appel à l'imagination pour les façonner et leur donner vie. C’est dans cette optique que le programme OFFCUT / CUTOFF a été organisé à Sitra, au Bahreïn, en partenariat avec Awal Refrigeration and Air Conditioning. L’objectif : allonger les délais de vie des matériaux et en augmenter la valeur en mettant au point des procédés exploitant les chutes des chaînes de production, et ainsi exploiter au mieux chaque acte d’extraction.
Etudiants, ouvriers, techniciens et formateurs ont été collectivement immergés dans un espace de production, ce qui a permis des négociations sur l’utilisation partagée de l’espace, des outils et de l’expertise.

Maryam Aljomairi et Latifa Alkhayat D.R.

Maraj, OFFCUT/CUTOFF © Hassan Al Shatti
Twelve Degrees, Jordanie
Lammeh
Fondé par Sahar Madanat, Twelve Degrees est un studio de design produit et innovation basé en Jordanie. Fort d'une reconnaissance internationale, il a récolté à ce jour plus de 35 prix de design. Animé par la curiosité et le goût de l'expérimentation, le studio fait de ses idées autant d'expériences débouchant sur la conception de produits durables, centrés sur l’utilisateur, alliant recherche formelle et fonctionnalité.
Chaque année, quelque 92 millions de tonnes de vêtements finissent dans des décharges à travers le monde. En Jordanie, les usines RMG génèrent 33,6 tonnes de déchets par jour, quantité qui devrait passer à 220 tonnes par jour d’ici 2033. Tout au long de ce projet, le studio a conservé cette donnée en tête et l'a pris en compte dans son processus de création pour réinventer un usage à ces textiles mis au rebut.
Maître mot de la conception de la ligne de meubles Lammeh, la durabilité : priorité a été donnée à un démontage aisé afin de facilité le recyclage et de promouvoir l'économie circulaire.

Sahar Madanat D.R.

© Twelve Degrees