Cinéma

Leur Algérie

de Lina Soualem
  • 27 septembre 2021
  • 20h
Leur Algérie

Après 62 ans de mariage, les grands-parents de Lina, Aïcha et Mabrouk, ont décidé de se séparer. 

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DR

France/Suisse/Algérie/Qatar, documentaire, 2020, 72’

Scénario, image, son : Lina Soualem
Montage et collaboration artistique : Gladys Joujou
Conception sonore : Julie Tribou, Rémi Durel
Étalonnage : Christophe Bousquet

Producteur : Agat Films & Cie, 

Co-producteurs : Making of Films (Algérie), Akka Films (Suisse), Doha Film Institute (Qatar), Al Jazeera Documentary Channel

 

Synopsis

Après 62 ans de mariage, les grands-parents de Lina, Aïcha et Mabrouk, ont décidé de se séparer. Ils ont déménagé de leur appartement commun pour vivre dans deux immeubles qui se font face, toujours dans la petite ville de Thiers où ils se sont installés ensemble à leur arrivée d’Algérie, il y a plus de 60 ans. Aïcha continue pourtant de préparer à manger pour Mabrouk et de lui apporter ses repas chaque jour. Mabrouk, lui, continue ses promenades solitaires et silencieuses au centre commercial. Ensemble, ils ont traversé cette vie chaotique des travailleurs immigrés, et aujourd’hui, la force qu’ils ont si longtemps partagée semble avoir disparu. Pour Lina, leur séparation est l’occasion de questionner leur long voyage d’exil et leur silence.

Biographie

Lina Soualem est une réalisatrice et comédienne franco-algéro-palestinienne, née et basée à Paris. Après des études d’histoire et de sciences politiques à l’Université de la Sorbonne, elle débute dans le journalisme, puis se dirige vers le cinéma. Elle travaille comme programmatrice pour le Festival International de Cinéma des Droits de l’Homme de Buenos Aires en Argentine et le festival Palest’In & Out à Paris.
Son premier long métrage documentaire, Leur Algérie, est sélectionné en première mondiale à Visions du Réel en 2020. 
En tant que comédienne, Lina Soualem a joué dans trois longs métrages des réalisatrices : Héritage de Hiam Abbass (2012), À mon âge je me cache encore pour fumer de Rayhana (2016) et Tu mérites un amour de Hafsia Herzi (2019). 
Aujourd’hui, elle développe son second projet de long métrage documentaire et travaille en tant qu’auteure et assistante-réalisatrice sur des projets de fictions, séries et documentaires.

« Je viens d’une génération qui a grandi dans le silence assourdissant de la guerre d’Algérie et de ses drames, une génération née de grands-parents apparemment « sans histoire ». Ou plutôt de grands-parents terriblement silencieux. Personne ne m’a jamais rien raconté de leur vie, hormis quelques anecdotes inlassablement ressassées, comme pour cacher la vérité nue et poignanteLeur récente séparation après soixante-deux ans de vie commune a agi comme un électrochoc et a été l’élément déclencheur de mon désir de faire ce film. Au moment de leur séparation, j’ai été envahie par une grande crainte: je me suis rendue compte que mes grands-parents étaient vulnérables et pouvaient disparaître. L’oubli définitif, irréversible, guettait. Avec l’imminence de leur disparition se profilait l’impossibilité de connaître leur histoire. Faire ce film est alors devenu une urgence, plus qu’une nécessité. Il me devenait vital de comprendre d’où je venais et quel a été le rôle et la place de ma famille dans l’histoire de l’Algérie, et de la France, le pays où je suis née. Tout autant que le portrait d’une grand-mère et d’un grand-père, le récit de mes grands-parents éclaire un pan de l’histoire de l’immigration algérienne en France. Leur intimité devient un miroir du collectif. Eux, qui sont loin de l’Algérie, loin l’un de l’autre. »

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