
S’il est un groupe résolument méditerranéen, c’est bien celui-là. Dupain, originaire de Marseille, célèbre la Provence d’hier sans tomber dans le passéisme ni cultiver un certain " folklore ". Révélé en l’an 2000 par un premier album " L’Usina ", autoproduit avant d’être distribué par la major Virgin, le trio, formé au départ par Samuel Karpénia (chant et tambourin), Pierre-Laurent Bertolino (vielle et échantillonneur) et Sam de Agostini (percussions), a redonné de nouvelles couleurs à la tradition occitane. Au début, Dupain a surtout mis en musique des poèmes anonymes d’ouvriers du XIXe siècle avant de créer ses propres textes.
Depuis son deuxième album " Camina " (chemin), Dupain s’est engagé sur d’autres routes. Abandonnée la prose ouvrière, finie la fixation sur des mélodies (presque) exclusivement tirées du répertoire provençalo-occitan, adieu aux samplers, et place, avec le renfort d’un quatrième complice, Noël Baille à la basse, à un nouvel esprit qui englobe flamenco percutant, rumba catalane, douceur napolitaine et influences maghrébines. Les compositions sont devenues plus mélodiques et plus nerveuses, sur fond de mandole propre au chaâbi algérois. Le quatuor, très militant, qui revendique énergiquement une " culture du sud ", est enfin en phase avec sa philosophie artistique : " La musique folklorique est morte à force de se regarder le nombril, nous sommes tournés vers le futur, nous voulons trouver de nouvelles formes d’échange, vers la Méditerranée, le Maghreb ".