Terminé
08 décembre 2012

La tradition arabe réinventée

avec Rima Khcheich

Née dans le Sud Liban en 1974, Rima Khcheich sait installer dans l’actualité les patrimoines ancestraux de la musique arabe, des styles vocaux sophistiqués comme les muwashahat, qu’elle interprète de manière moderne, en un genre novateur revu avec des arrangements inédits. Précoce, Rima à intégré à dix ans la Beirut Oriental Troup for Arabic Music, dirigée par Selim Sahhab, avant de devenir chanteuse soliste l’année suivante, attirée par les répertoires orientaux les plus exigeants. Une audace que l’on retrouve par exemple en 2008, dans son troisième opus, Falak, enregistré aux Pays-Bas, où la tradition orientale est revisitée par des pointures du jazz néerlandais confrontés aux reprises par la chanteuse des titres du pionnier de la nouvelle chanson populaire égyptienne Sayyed Darwish (1892-1923) et de ceux de Wadih El-Safi (née en 1921), « la voix du Liban ». D’ailleurs, dès son premier disque en 2001, Orient Express, Rima avait collaboré avec des musiciens hollandais et aussi irakiens ; une rencontre qui leur avait valu d’effectuer ensemble des tournées internationales.

Diplômée de l’université américaine de Beyrouth et du Conservatoire national de musique (où elle fut enseignante), Rima s’est produite dans tout le Moyen-Orient, en Europe et aux Etats-Unis où elle a également enseigné le chant classique arabe. Son ouverture aux musiques populaires passe aussi par son interprétation des chansons de films d’une icône libanaise et plus largement arabe, Sabah, égérie de l’âge d’or du cinéma oriental, et par son travail avec Ziad Rahbani, l’inventeur du nouveau jazz oriental – et accessoirement fils de la « légende » Fairouz.