Terminé
17 février18 février 2012

Tango aravi

avec Abir Nasraoui et Carrasco "H" quartet

« Le tango est une pensée triste qui se danse », disait Enrique Santos Discépolo, célèbre compositeur argentin. Entre la langueur de sa tristesse et la fougue de sa danse, se dessine en effet toute la passion caractéristique du tango, genre musical certes argentin, mais qui a su épouser, à travers les époques, les diverses couleurs musicales des mélodies, dont il partage la violente mélancolie.

C’est dans le sillage de ces mélanges insolites, mais harmonieux, que s’inscrit l’aventure d’Abir Nasraoui et du quartet « H » Carrasco. Soit l’histoire d’une rencontre originale à plus d’un titre : celle de deux cultures, de deux styles musicaux, de deux continents. Elle, Abir Nasraoui, de formation classique, interprète distinguée des grands standards de la musique arabe, enrichit sans cesse les rythmes et les mélodies de sa culture musicale au gré de ses multiples voyages et collaborations artistiques. Lui, Juan Carlos Carrasco, issu d’une famille de musiciens, crée en 1983 le Carrasco « H » quartet, formation musicale qui entreprend de redonner au tango le goût de la modernité sans pour autant le dépouiller de son aspect classique, sensuel et latino-américain.

Fort de ces deux parcours différents mais aussi innovateur l’un que l’autre, le duo Abir Nasraoui et Juan Carlos Carrasco donne au croisement de leurs univers variés toute son originalité. En revisitant de célèbres morceaux arabes inspirés du rythme du tango, les deux artistes renouent avec le cérémonial des spectacles typiques de Buenos Aires, tableaux chantants et dansants, où un couple de danseurs incarnera, via le dialogue de leurs deux corps, leurs pas à la fois gracieux et violents, la passion sauvage du tango, tout en soulignant son universalité. Entre le fameux Ya Zahratan fi khayali d’Abdel Wahab ou le non moins célèbre Hobbi yetbaddel yetjadded de Hédi Jouini, en passant par Ya Habiby ta’ala d’Asmahane et El warqa el meskina de Lili Boniche, pour ne citer que ces quelques exemples, la voix d’Abir Nasraoui rappelle le jeu d’influences entre le rythme latino-américain et le maqam oriental ou maghrébin, le tout accompagné par le bandonéon du Carrasco « H » quartet.

Á écouter Heyma : Abir Nasraoui © Musicales-Institut du Monde Arabe