Terminé
01 février 2014

LE SOUFFLE DE TÉTOUAN

Né à Tanger, Mohamed Ben Larbi Temsamani fut le directeur et fondateur, en 1956, du conservatoire de musique de Tétouan, autre et proche bastion de l’art arabo-andalou dont il fut l’un des plus grands maîtres au Maroc. Il a consacré sa vie à l’unification de la çan’a (littéralement, métier), un style également développé par l’école andalouse d’Alger. On lui doit l’introduction de voix féminines dans une musique jusqu’alors dominée par les hommes, et la promotion de jeunes virtuoses, tel Mohamed Amine El Akrami qu’il a découvert en 1968, à ses 13 ans, lors d’une soirée de la télévision marocaine, et à qui il a ouvert les portes de son conservatoire de Tétouan.

Ainsi, dès 1974, le petit prodige du oud, Mohamed Amine, issu d’une famille religieuse, entre dans l’orchestre du maître, aux côtés d’autres grands ténors comme Abdessadak Chekara, Ahmed Chentouf ou Mokhtar Mfarej, parcourant les scènes du monde arabe, d’Espagne, de France, d’Angleterre ou de Russie.
Lauréat, en 1995, d’un certificat d’excellence de musique andalouse, délivré par son mentor, celui-ci le nomme premier responsable de son orchestre. À la disparition de son protecteur, El Akrami devient naturellement le directeur officiel de la troupe de son professeur avec la même volonté de promouvoir les jeunes talents et les voix féminines, donnant un charme particulier à sa musique, où il célèbre la passion de son père pour le samaâ et le madih soufis.