Terminé
13 février 2015

Ouarzazate fusion

L’ensemble Mallal a été fondé, en 1992, à Ouarzazate. Son style est basé sur un mariage heureux de la chanson universelle, à travers ses instruments et ses genres, avec les chants traditionnels du Haut et de l’Anti-Atlas. Sur les 9 albums qu’il a produits, c’est le septième, Azwu ("le vent" en tamazight), qui retient ici notre attention. Il chante le vent, celui du changement. Il représente une valeur ajoutée au riche palmarès de Moha Mallal, qui est à la fois poète, peintre, chanteur, caricaturiste et scénariste.
Si la révolte des berbères ruraux a été souvent réduite à une insurrection contre la faim, l’artiste, lui, nous propose une autre approche, et s’inscrit dans la lutte contre l’oubli des ancêtres, de leurs riches apports et tant de leurs valeurs, aujourd’hui en perdition. Ce n’est donc pas étonnant si Moha a tenu à rendre hommage à ceux qui ont donné leur vie pour la cause berbère, tels les défunts Lounès Matoub ou Boujemaâ El Hebbaz.

© Mustapha Elouardy, D.R.

Lors de cette soirée, il associera un autre grand talent amazigh, en la personne de Mustapha Elouardy. Né au sud-est du Maroc en 1968, Mustapha Elouardy a sorti, en 1998, un premier album, Righ Anmun, où apparaissent déjà, en filigrane, les valeurs universelles qui lui sont chères et qu’il ne cessera de sonder dans ses travaux ultérieurs… Ouvert et perméable, il crée son propre style, soit un pertinent métissage entre le luth et la poésie amazighe contemporaine. Le long silence, qui règne entre son premier et son second album, Illis n yigrane (2005, littéralement : la fille des champs), atteste d’une profonde interrogation sur l’art… Son combat, c’est avec son luth qu’il le mène. Il est son confident, l’objet dont il ne se sépare presque jamais, allant jusqu’à devenir le prolongement de son corps et, empruntons le titre de l’écrivain Rachid Boudjedra, tel un escargot entêté, il le promène avec lui, là où il va…

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