A la fois label et collectif de DJ’s, lancé en octobre 1998, le New Bled Vibrations a accompagné dans un premier temps l’émergence d’une scène musicale autonome, née de la rencontre entre l’héritage musical du Maghreb et les musiques urbaines occidentales. Novateur dans son domaine, il a d’abord existé en organisant pendant quatre ans (entre 1998 et 2002), sous la houlette de Mohand Haddar, les seules soirées régulières offrant un aperçu de la scène fusionnelle franco-maghrébine, au Divan du Monde, à Paris. Par la suite, New Bled a produit différents événements (Barbès Tour 2003 / 2004, La Nuit des Suds au Cabaret Sauvage…), plus trois albums recommandés par tous les prescripteurs de tendances, et a été souvent invité sur des résidences (Latitude Villette Maghreb). Face à une forte demande, les DJ’s maison que sont Hicham et Awal se produisent un peu partout en province (Lyon, Nantes, Rennes, Dijon…) et à l’étranger (Espagne, Monaco, Turquie, Hollande…).
D’origine marocaine, Hicham est à la fois musicien (avec Hasna el Becharia, Digital Bled, Mad Sheer Khan…) et un peu comédien (on l’a vu aux côtés de Jamel Debbouze et de Karl Zero sur Canal +). Membre du collectif New Bled depuis 2000, il a souvent comme complice DJ Awal qu’il accompagne sur scène. Au micro, il toaste, rappe et improvise en arabe et en français. Il appuie également le mix des DJ’s aux percussions (bendir, karkabous…). Aussi à l’aise avec l’électro qu’avec le rap, il a également participé à des morceaux composés par Awal.
Ce dernier, DJ, musicien, journaliste, est passionné par la world et s’accorde bien avec les musiques électroniques. Sa rencontre avec New Bled a marqué le début de son travail autour de l’Electro-Oriental et de l’Oriental House, dont il est l’un des précurseurs en France. Son mix brasse la diversité des rythmes orientaux et maghrébins, dont il dégage la sève la plus à même de coller aux sonorités urbaines, en version électronique.
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Afro-funk oriental
avec Rythm’ n’ Bled
Au commencement était Madioko, formé par deux musiciens-transfuges (mais aussi ingénieurs, réalisateurs et mixeurs) de la fameuse Malka Family. Ils ont pour nom Isaac, dont le trombone a été remarqué chez Bob Sinclair et Human Spirit, et Dany’o, à la basse et la guitare très présentes dans des albums d’Assia, Ophélie Winter ou Wallen. Ce duo de la scène parisienne, au funk mythique, a fait transpirer bien des fois le Bataclan ou La Mutualité et semé le feu sur de nombreuses pistes de danse. Ensuite, les deux amis se lancent dans la prise de son et montent un studio itinérant, le « Madioko Mobile », un équipement pratique pour enregistrer les artistes chez eux, dans leur habitat naturel. Le premier à leur faire confiance est l’artiste réunionnais Daniel Waro, puis suivront les Maliens Abdulaye et Madibi Diabaté, l’Algérien Larbi Dida, exchanteur de l’Orchestre National de Barbès, et Kween Kahina, le combo féminin de Besançon. Lors de cette dernière rencontre, ils sont séduits par la voix de Rafika, notamment sur le registre chaoui des Aurès, à qui ils proposent la formation d’un trio, auquel se joindront Moriba Koita, maître du n’goni, Rayo, un as de la derbouka et des congas, Axel, un virtuose de la flûte pygmée, et Jay Murphy, un expert aux synthés. Sous l’appellation Rythm’n’Bled, la formation développe un concept axé sur la rencontre ethnique, rythmique et électronique entre l’Afrique, en particulier les traditions malienne et orientale, et la plate-forme de DJ-producteur-musicien gravitant autour de Madioko. En résumé de l’Afro-funk-oriental à la fois bien remuant et hautement mélodieux.