
Une nuit au bord du Nil
Avec la Compagnie Djamila Henni-Chebra
Le tarab, ou l’émotion collective du public « arabe » produite par le chant, la musique et la danse, tel est le thème central de cette nouvelle création, qui, selon son auteur, Djamila Henni-Chebra, « paraît fondamental dans la culture orientale et lui donne tout son charme ». Le fait est attesté, dès le Xe siècle, dans le magnifique Kitab al aghânî (Le livre des chansons) d’Al Isfahâni. Dans la tradition populaire arabe, le chant occupe une place importante et ce, depuis le Moyen Âge, tant la beauté vocale et la puissance émotionnelle des paroles provoque chez certains cet état cité plus haut, pouvant mener à la transe.
« Une nuit au bord du Nil » en a fait sa référence, avec des extraits de chansons très connues dans le monde arabe. Trois tableaux rythmeront le spectacle, avec en ouverture, le Caire animé des années 1950-1970 et son bouquet d’airs empruntés à Farid El Atrache, Oum Kalsoum, Mohamed Abdel Wahab, Chadia ou Abdel Halim Hafez. Suivra un retentissant hommage au meilleur chorégraphe égyptien, disparu en mars 2006, Ibrahim Akef, sous forme de danses sur des musiques d’Oum Kalsoum. Le dernier volet évoquera les almées, danseuses égyptiennes qui incarnaient, entre 1930 et 1960, l’art populaire de leur pays. Aux côtés de Djamila Henni-Chebra, remarquable directrice artistique, on découvrira, entre autres, l’excellent chanteur et luthiste Aziz Kossaï, le violoniste Ridha Benmansour, le maître de la cythare-qanoûn Iyad Aimour et la danseuse Nadia Saiji.