Terminé
31 janvier 2015

La nouba des troubadours

La musique arabo-andalouse est le résultat d’un métissage entre la musique arabe venue de l’Orient, la musique afro-berbère du Maghreb et celle pratiquée dans la péninsule Ibérique, avant l’an 711, date à laquelle Tariq Ibn Ziyad traverse le détroit pour conquérir Al-Andalus. Cette région, terre de brassage entre plusieurs civilisations donne alors lieu à l’éclosion sans précédent d’un art musical qui connaîtra un développement fulgurant, pendant plus de huit siècles, aussi bien en Andalousie qu’au Maghreb, avec des influences d’envergure sur le continent européen.

Omar Metioui et Begoña Olavide, complices depuis de nombreuses années croiseront leurs musiques anciennes et traditionnelles pour un concert qui établit un pont (kantara) entre les deux rives de la Méditerranée. Les chansons interprétées ici puisent leur origine dans les répertoires des noubas arabo-andalouses (à partir du VIIIe s.), des Cantigas de Alphonse X le Sage (XIIIe s.), des romances (à partir du XVe s.), des jarchas (poèmes en plusieurs langues), des sefardis… conservés grâce à la tradition orale pour le Maghreb et les sépharades et écrite pour les Cantigas. Les textes reviennent aux poètes andalous comme Ibn Quzmân, Ibn Sahl, Ibn Zaydûn, Ibn al-Khatîb, Al-Shushtari, Ibn Arabî, Ibn Khafaja… préservés malgré les différentes migrations des populations occasionnées par la chute des taifas (principautés).
Cette tradition musicale, presque éteinte dans la péninsule Ibérique, trouve ses lettres de noblesse au Maghreb, où est elle est considérée comme musique classique et savante sous des noms vernaculaires comme al-âla, malouf, çan’a, gharnati...
Les instruments choisis pour ce concert remontent à la même époque de gloire de la civilisation andalou-maghrébine comme le oud, le rebab, le rabel, le psaltérion, le qanoûn, le ney, le târ et la derbouka.

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