
Eclectique. Le mot correspond parfaitement à ce talentueux joueur de oud qu'est Hussein El Masry. Et il pourrait faire sienne cette formule : " L'art ne se renouvelle pas, c'est l'artiste qui doit se renouveler ". En la matière, son cheminement en porte la marque et révèle un musicien ouvert sur la vie, avide d'échanges et adepte de l'expérimental et des créations audacieuses.
Né en 1952 au Caire, au sein d'une famille mélomane et friande de tous les arts, Hussein s'est d’abord nourri de musique populaire, celle s'échappant par bouffées des salons de thé ou jaillissant en cascades des transistors posés sur les rebords des fenêtres, celle, incarnée par Oum Kalthoum, Mohamed Abdel Wahab ou Farid El Atrache, que prise le " petit " peuple égyptien. Il commence à s'initier au piano, celui sur lequel sa mère avait coutume de plaquer ses accords, tandis que son grand frère, professeur de musique, lui inculque l'abécédaire de la musique occidentale au sens mozartien ou verdien du terme.
Alors, sûr de sa vocation, El Masry décide de s'aventurer dans les grands espaces classiques en entrant dans le prestigieux Institut de la musique arabe du Caire où il aura des illustres maîtres comme enseignants et côtoiera quelques futurs virtuoses mais surtout, il y apprendra à mettre ses premières pratiques en théorie, et vice versa, et à mieux maîtriser ce qui est appelé à devenir son instrument fétiche, le luth, qualifié de " souverain " dans la musique arabe.
Installé en France depuis 1977, Hussein, qui fut le premier musicien arabe à introduire, ici, le luth comme instrument pour récital solo, compte à son actif plusieurs albums, témoignant tous d’une culture musicale profonde et intègre dans son jeu des instruments divers, dont la guitare flamenca ou le sitar indien.