Le musicien et musicologue marocain Omar Metioui est l’un des plus importants représentants de la tradition arabo-andalouse. Begoña Olavide, musicienne et chanteuse espagnole, est reconnue comme la plus grande interprète au niveau mondial du psaltérion. Complices depuis de nombreuses années, l’un et l’autre croiseront leurs musiques anciennes et traditionnelles en un concert jailli de la mémoire des deux rives de la Méditerranée.
La musique arabo-andalouse est le résultat d’un métissage entre la musique arabe venue d’Orient, la musique afro-berbère du Maghreb et la musique pratiquée dans la péninsule Ibérique avant 711, date à laquelle Târiq Ibn Ziyâd traverse le détroit pour conquérir al-Andalus. Terre de brassage des civilisations, cette région donne alors lieu à l’éclosion sans précédent d’un art musical qui connaîtra un développement fulgurant pendant plus de huit siècles, aussi bien en Andalousie qu’au Maghreb, et dont la tradition orale sera préservée par les maîtres de différentes écoles de musique de villes marocaines telles que Tanger, Tétouan, Fès, Meknès, Rabat et Salé.
Les textes sont ceux de poètes andalous de l’époque médiévale comme Al- Shushtari (Guadix 1212-Damiète 1269), Ibn ’Arabî (Murcie 1165-Damas 1240), Ibn Sahl (Séville 121-1251). Ils ont été préservés en dépit des multiples migrations de populations occasionnées par les conquêtes almoravides, almohades et chrétiennes.
Cette tradition musicale, qui s’est éteinte dans la péninsule Ibérique, est encore très présente au Maghreb où elle est considérée comme une musique classique appelée selon le cas al-âla, maalouf, san’a, garnati ou andalouse.
Omar Metioui (oud, violon, chant), Ahmed El-Gazi (rbâb), Nourredine Acha (flûte nây), Mohamed Hajjaj (oud, derbouka), Abdesselam El-Amrani (târ, chant) et Begoña Olavide (psaltérion, chant).