
Les noubas d'Algérie
Avec l'ensemble Al-Mawsili sous la direction de Farid Bensarsa
À l’instar de ses sœurs tunisiennes, marocaines et libyennes, la musique « classique » algérienne a pour origine l’art musical andalou qui s’est créé et développé principalement dans les royaumes musulmans de Cordoue, Séville et Grenade, constitués à partir de 711 lorsque les Maures ont traversé la Méditerranée et envahi la péninsule ibérique.
Le répertoire algérien s’est fixé aujourd’hui en douze noubas (et quatre noubas incomplètes), soit douze suites de différents poèmes, chantées et « instrumentées », qui sont entrecoupées de pièces musicales instrumentales et précédées d’une ou deux introductions instrumentales.
Au début du vingtième siècle, les sociétés musicales au Maghreb contribuèrent fortement à la sauvegarde et à la réhabilitation de ce patrimoine. Depuis 1991, l’association El-Mawsili reprend talentueusement le flambeau au cœur même de l’Europe. Établie dans la région parisienne, elle est à la fois une école et un conservatoire. Son activité principale est la transmission de la musique classique arabo-andalouse ainsi que l’enseignement, aux enfants uniquement, de la langue arabe.
C’est aussi et surtout un ensemble musical dirigé par Farid Bensarsa. Ancien élève de la célèbre et historique association algéroise El-Djazaira-El-Mossilia, Farid a été longtemps l’assistant du maître Sid- Ahmed Serri, lui-même héritier du regretté grand musicien Abderrazak Fakhardji. La formation s’est produite un peu partout dans le monde. Bien que rattachée à l’école andalouse algéroise sanaâ, elle développe un répertoire ouvert sur les styles de Tlemcen, Constantine, Tunis ou Fès. Les instruments dont elle use relèvent de la tradition musicale arabe en général, même si une place de choix est accordée à la kouitra (luth typiquement algérien), au mandole propre au chaâbi de la casbah ou au oud ‘arbi (luth en vigueur au Maghreb).