« Nous voici tels une guitare devenue oiseau de violons
Pour qu’enfin la musique proclame la vérité
Tels un navire au-dessus des vagues
Et dont les rames seraient nos âmes criant à la liberté qu’elles espèrent »,
déclame le Syrien Samih Choukaer dans son texte Jîna (nous sommes venus).
Poète, chanteur et musicien, il a débuté sa carrière musicale en 1982, année où l’armée israélienne envahit le Liban pour en chasser les combattants de l’Organisation de la Libération de la Palestine, risquant de mettre le feu à tout le Moyen-Orient.
Ce n’est pas pour rien que Samih chante souvent le plus grand poète palestinien contemporain, voire du monde arabe, Mahmoud Darwish (1941-2008), à travers sa dizaine d’albums réalisés après ses études au Conservatoire national d’Ukraine. Un itinéraire qui lui a permis de s’affranchir du cadre de la musique traditionnelle orientale, de créer librement, mais en restant viscéralement attaché à la poésie arabe moderne.
Horizons, la création de Samih, est un jazz oriental. C’est-à-dire une attitude de rigueur et de liberté commune à la note bleue et au maqâm. Samih Choukaer épouse son époque, un monde qui se transforme. Voyageur, curieux, Samih est en quête de valeurs nouvelles, universelles, comme la véritable liberté, si peu goûtée dans le monde arabe.
Sa poésie parle aussi des petites choses du quotidien, de la beauté de la vie et de l’amour, de thèmes philosophiques, politiques, de soufisme. Sans oublier l’humour et l’innocence des enfants pour qui il a écrit plusieurs chansons.