Terminé
30 janvier 2015

La fiesta andalouse

Les premiers enregistrements d’ensembles féminins marocains datent des années 1940. Toutefois, la constitution d’orchestres de femmes, se produisant dans des soirées familiales, remonte au XIXe siècle. À Tétouan, le conservatoire, créé en 1940, aidera à la formation de toute une génération de cantatrices. Abdessadek Chekkara (mort en 1998), maître absolu et créateur du nouveau style d’exécution de la chanson populaire, évoquait avec beaucoup de respect le nom de Mennana l-Kharraz, femme qu’il reconnaissait comme étant son inspiratrice dans cet art.
À la même époque, Chekkara avait enregistré, sur 45T, avec la chorale féminine du conservatoire, la fameuse chanson Chamsou laâchia ("Le coucher du soleil"), sur le mode çan’a. Celle-ci connaîtra une grande diffusion et participera à l’édification d’une image nouvelle et positive d’un Maroc soucieux de modernisme.
Dans les grandes villes, à partir des années 1980, les familles commencent à tolérer le mélange des sexes et à accepter les orchestres d’hommes même pour des fêtes réservées aux femmes. Ceci va jouer un rôle important dans le choix des répertoires. Les femmes penchent vers des rythmes vifs et dansants et ne tolèrent point les séquences longues et fastidieuses de la âla. Conséquence logique : on demande aux formations traditionnelles de faire des concessions et d’introduire les chants populaires citadins.
La séance musicale d’une formation féminine s’ouvrait souvent avec le répertoire de la âla ou un panégyrique. Puis, juste après, venait le mawwal, pour installer le mode (tab’) de la pièce qui suivait. Le tout se base sur un dialogue entre la voix solo et les instruments et utilise un mode bien déterminé. Ensuite, on peut interpréter une seule chanson ou un enchaînement de diverses chansons, généralement dans le même mode. Comme on peut interpréter un chant dans un mode donné et le transposer dans un mode différent durant la même prestation. (d’après Omar Métioui) 

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