
Musique de Shemirani
Création lumière : Roger Narboni
avec Ludovic Atchy Dalama, Assan Beyeck Rifoe, et Alexandre Gbeblewoo
Faizal Zeghoudi nous avait charmés et séduits lors de la présentation, à l’IMA, de sa version toute personnelle du Sacre du printemps. Il s’en revient, cette fois-ci, talent toujours aussi impressionnant, avec une nouvelle pièce chorégraphique s’articulant autour du désert et des hommes légendaires qui y vivent, bravant un environnement pas toujours accueillant. À leur sujet, J.M.G. Le Clézio avait écrit, dans Désert : « Ils sont apparus comme dans un rêve, au sommet de la dune à demi cachés par la brume de sable que leurs pieds soulevaient. Lentement, ils sont descendus dans la vallée en suivant la piste presque invisible. En tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leur visage masqué par le voile bleu. ».
« Il n’y avait rien d’autre sur la terre, rien, ni personne. Ils étaient nés du désert, aucun autre chemin ne pouvait les conduire. Ils ne disaient rien, ils ne voulaient rien. Ils étaient les derniers Imazighen, les derniers hommes libres, les Taubalt, les Techna, les Tidarin, les Aroussiyine, les Sebaa , les Regibat Sahel, les derniers surviants des Berick Al-lah, les bénis de Dieu. »
Cela colle parfaitement avec le propos et la gestuelle de Faizal, jeune prodige qui note dans sa lettre d’intention : « “L’Ému de l’Horizon” ou l’initiation d’un jeune touareg, est un regard posé sur le peuple à la culture séculaire, une réflexion sur le temps, sur l’apprentissage identitaire… Je suis l’identique et l’autre tout à la fois. Dualité des êtres, divergences et convergences… L’énergie de la différence s’est laissé emprisonner par le mouvement. C’est ce jeu de miroir, cette recherche du double, de l’autre et finalement de soi-même, que j’aime retrouver en filigrane dans mes créations. Dans cette quête d’identité, de réponses – celles du corps – toute la richesse du métissage se déploie ».
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