
C’est dans la cour de sa maison natale que Houria Aïchi est née au chant. A Batna, dans les montagnes berbères, aux portes du Sahara, les femmes se réunissent souvent pour chanter, et Houria, enfant, court de maison en maison se joindre à elles. Elève brillante, encouragée par ses parents, Houria Aïchi a suivi des études secondaires à Constantine, fréquenté l’université à Alger et achevé sa formation supérieure de sociologue en France. Elle n’a cependant pas cessé de chanter durant ses études, pour son propre plaisir et celui de ses amis. Sa voix séduit.
Elle entreprend par ailleurs de collecter les textes et les musiques relevant de la tradition orale, et contribue à faire connaître l’authenticité de la poésie chantée de l’Aurès. Houria Aïchi interprète depuis plus de douze ans ces chants séculaires des femmes de l’Aurès, comme un hommage à la femme algérienne, comme une ode à la liberté.
Depuis quelques années, la carrière d’Houria Aïchi a pris une dimension internationale : elle enregistre un premier disque (Chants de l’Aurès, chez Ethnic/Auvidis) en 1990, travaille à la bande originale d’Un thé au Sahara de Bertolucci, enregistre avec Ryuichi Sakamoto, participe à des créations de musique contemporaine. Elle se produit aussi dans de nombreux festivals, en Angleterre, en Scandinavie, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en France, au Canada... tout en restant fidèle à ses racines, à ce qu’elle a appris enfant.
Aujourd’hui, Houria Aïchi prête sa voix au répertoire sacré de son pays, l’Algérie. Elle en parcourt les grandes régions, chantant dhikrs et thèmes des confréries soufies, ou interprétant librement l’Ahellil saharien. Recherche du paradis perdu de son enfance et hommage à la dévotion millénaire de son peuple.