Terminé
06 décembre07 décembre 2002

La cavalerie musicale

Originaire du nord de Marrakech, siège d’une fameuse confédération de tribus arabes, Oubaydat al-Rouma (le dernier mot signifie arc à flèche), adepte du style dit haouz, se compose de dix personnes, se tenant debout tout au long de leur prestation. L’ensemble comprend deux violonistes, trois percussions (deux bendir montés d’une peau en plastique et une taarija), une voix solo et des danseurs se plaçant au premier plan en tapant dans les mains et donnant des coups de talon sur le sol. Le haouz est une musique profane liée à la chevalerie et aux arts martiaux, dont les chants, aux accents pathétiques, rappellent les hauts faits des cavaliers de la tribu. Les danseurs célèbrent la beauté du cheval arabe en mimant ses chevauchées et sa nervosité.

Ce genre extraordinaire subjugue par un flot sonore qui submerge l’auditeur avant de l’arracher de son siège. Chaque morceau dure dix minutes et consiste en la répétition d’une même mélodie, où les frappes des mains en superposition rythmique, les cris ajoutés aux sauts, font irrésistiblement penser au flamenco et témoignent d’une origine commune, jamais évoquée jusque-là, dans la mesure où ce style n’a pas encore franchi ses limites régionales. Les différentes pièces suivent le même canevas et seule la mélodie, jouée au violon (un alto), change. Mais à aucun moment, et malgré la peu d’éléments musicaux mis en jeu, le résultat ne devient monotone.