Terminé
29 mai30 mai 2015

Al Mouwachchah entre le passé et le présent

avec Badr Rami et Takht Attourath

La rencontre entre l’ensemble Takht Attourath et le chanteur Badr Rami donne naissance à un projet artistique d’une grande ampleur, celui de partager une passion commune autour des mouwachchahate, de la musique sacrée, ainsi que des koudoud halabiya (chants d’Alep, la seconde ville syrienne tant réputée pour l’exigence de ses mélomanes). Originaire de Syrie, né au Maroc, Badr Rami a grandi dans une famille de mélomanes, commençant sa formation musicale auprès de son père, le maestro du violon Mohamed Rami Zeitouni. Sa carrière artistique a démarré à la fin des années 1990 et son choix s'est rapidement porté sur un style traditionnel et authentique, qui fera de lui un grand nom de la scène musicale classique arabe.

Badr Rami apporte au mouwachchah (style dérivé de l'andalou, dont la ville d’Alep est dépositaire) et au koudoud, une touche personnelle, fervente et surtout novatrice, grâce à sa maîtrise d’un répertoire très vaste, incluant les grands poètes arabes classiques ou contemporains. A l’instar de grands ténors, Badr a su donner le meilleur de lui-même, une ferveur et une subtilité qui lui permettent de chanter des parties improvisées et mesurées avec une souplesse allant du mouwachchah au mawwal (déclamation développée sur un poème), et assorties de compositions (samaï) et d'improvisation (taqsim). En vue de concrétiser cette belle union avec Badr Rami, Abderrahman Kazzoul, leader de Takht Attourath, a choisi des poèmes issus des archives de la musique classique arabe pour mettre en œuvre un projet artistique d’une rare beauté.

Takht Attourath nous permettra, ainsi, d’assister à la création d’une œuvre musicale exceptionnelle autour des mouwachchahate et adwar, tirés de la musique de la Nahda, la Renaissance arabe, culturelle et politique, période du XIXe qui a connu son apogée avec le maître égyptien Abdou Al Hamouli, (1836-1901), rénovant des contes poétiques qui ont voyagé à travers les êtres et traversé les cultures, des Indes lointaines à la Perse, en passant par les Ottomans, avant d’atteindre Paris au XVIIe siècle et attirer l’attention des Occidentaux vers l’Orient.

Ensemble impressionnant et érudit, Takht Attourath, mélange d’une belle chorale, d’orchestre instrumental et de solistes excellents, continue d'enchanter ses publics avec ses fidèles complices : Adel Shams El Din (percussion riq), Miloudi Benslimane (derbouka), Salem Benani (violon), Imed Ben Ammar (qanûn), Fadhel Messaoudi (oud), El Bachir Zaïd (ney), Samih Souissi (violoncelle) et Fawaz Baker (contrebasse).

Pour ce concert d'exception, le groupe accueille un invité précieux : le maître Mohamed Rami Zeitouni, le célèbre violoniste alépin et père de Badr Rami.

© Attourath, D.R.

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