
Naviguant entre la tradition irrévérencieuse de la langue populaire – sans muselière – et un rock aux assauts dévastateurs, Haoussa incarne à merveille la nouvelle génération d’un Maroc en pleine mutation.
D’inspiration « aïssawie », ces précurseurs du punk marocain évoquent les problèmes de la rue et d’une société tiraillée entre la folie et le chaos. Cette poésie urbaine prend toute son ampleur sur scène, où les musiciens – emmenés par l’iconoclaste chanteur Khalid Moukdar – s’imposent comme des showmen d’exception. Basculant avec aisance du ska hardcore primal à la chanson folk en glissant par le reggae, le hip-hop ou le funk, Haoussa symbolise l’émergence d’une scène de musiques actuelles au Maroc (soutenue notamment par des lieux comme L’Boulevard). Ils appartiennent à cette frange de musiciens marocains insaisissables, engagés, inclassables, pourvus d'une énergie inaltérable et habités d'une curiosité insatiable qui constituent, faute d'étiquette appropriée, ce qu'on appelle la scène alternative, où les avant-gardes les plus audacieuses rejoignent les traditions les plus ancrées. En exportant sa fusion inédite et métissée, le groupe, natif de Casablanca, inscrit un repère majeur dans la grande aventure musicale du rock made in Morocco.
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