
Les décennies 1950 et 1960 ont connu un bond qualitatif et une symbiose merveilleuse entre la musique et la parole, dans la chanson marocaine. Maati Benkacem, Fouiteh, Brahim Alami, entre autres, furent les pionniers de cette fusion harmonieuse entre les rythmes originels et la langue parlée par la grande majorité des marocains à une époque où le taux d’analphabétisme était important, et où tous les grands espoirs étaient permis, après l’indépendance du pays.
Les anciennes mélodies du Maroc profond (melhoun, aïta, amazigh…) furent le creuset dans lequel a germé et évolué une musique largement chantée dans pratiquement toutes les cérémonies de joie, jusqu’à ce jour. À travers ces sources, c’est toute une fusion d’expressions populaires et de parcours de rythmes, retraçant une mosaïque très diversifiée de cultures, arabe, amazighe, africaine, se côtoyant en symbiose dans la création artistique et l’expression humaine authentique.
Paradoxalement, c’est à cette époque, aussi, que le patrimoine musical de « l’Orient » a imprimé sa forte empreinte sur cette évolution de la culture plurielle du Maroc ; les maîtres Ahmed El Bidaoui, Abdelwahab Agoumi et, un peu plus tard, Abdeslam Amer, furent les grands artisans de cette coloration marocaine de la chanson arabe dite « classique », qui ne manquait pas aussi de porter, de temps en temps, les traces du mouwachchah andalou ancestral. C’est ce patrimoine que la troupe El Assil tente de partager avec tous ceux qui restent fidèles aux chants et aux rythmes qui puisent leurs racines dans l’histoire profonde des peuples. Et, c’est à ce titre, que ce spectacle peut être ouvert à un large public, de différentes nationalités et cultures. Alors bienvenue à tout ceux qui partagent cette communion du singulier dans l’universalité de la création artistique.