Terminé
06 juin15 juin 2013

14e Festival de musique de l'IMA

Autour de l'oud

 

Avec : Trio Joubran, Eduardo Trassierra, deux créations avec et autour de Khaled Al Jaramani - Exil (Khaled et Muhannad Al Jaramani, Olivier Moret) et Interzone (Khaled Al Jaramani & Serge Teyssot-Gay), le groupe Mounir Bashir, Driss el Maloumi accompagné d’Houcine Baquir et Said El Maloumi, Ahmed Al Khatib et Youssef Hbeisch et Naseer Shamma.

Ce 14e festival de musique de l’IMA est, à nouveau, consacré au luth qui incarne à lui seul la musique traditionnelle dans le monde arabe. Son aspect actuel semble s'être établi vers 750 avant J.-C., période depuis laquelle les luthiers ont élaboré ses formes essentielles.
Initialement monoxyle, creusé dans un bloc de bois, d’où le nom d’al-ûd, il est confectionné, dès le XIIIe siècle, à partir d’un montage de fines lamelles collées dessinant une forme fluide en poire, prolongée d’un manche. À l’époque, il était concurrencé par toute une panoplie d’instruments similaires, à cordes pincées et à long manche : le saz, le dotar et le tambûr proche-orientaux ; le guenbri, la mandole et la kwitra nord-africains.

Comprenant quatre, cinq ou six cordes, rarement sept, il a changé dans son apparence depuis l’époque omeyyade et diffère encore aujourd’hui, selon les pays, par de menus détails. Ce n’est que vers le XIVe siècle qu’il aurait pris sa silhouette quasi définitive.
Parti de l’Orient arabe, le luth a suivi divers itinéraires pour parvenir en Italie et en Andalousie musulmane, devenant l’un des instruments essentiels de la musique arabo-andalouse. Les Cantigas de Santa Maria (milieu du XIIIe siècle) présentent l’une des premières manifestations du luth dans la culture européenne. Avec l’essor du jeu polyphonique, il devint ensuite un instrument majeur, grâce à l’adjonction des frettes sur le manche.

Bien qu’il soit l’instrument du soliste, le luth a toujours accompagné les orchestres, seul ou avec d'autres instruments d'orchestre, et en solo dans les improvisations instrumentales – les maqâmât, modes destinés à être présentées selon les normes subtiles de la musique arabe. Il fallut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour voir l’extraordinaire musicien irakien Mounir Bashir le libérer de l’hégémonie du chant et l’imposer sur scène comme seul instrument de concert. Depuis, nombreux sont les luthistes de qualité, tels l’Irakien Naseer Shamma, le palestinien Ahmad Al Khatib, le Marocain Driss Maloumi ou le Trio Joubran qui continuent à briller en solo, en duo ou en trio en faisant chanter leur luth.

Pour ce festival, l’IMA convie douze luthistes, du Machreq et du Maghreb, des maîtres confirmés,  accompagnés ou non d’autres instruments telles les percussions ou la guitare, et un virtuose de la guitare espagnole, Eduardo Trassierra, pour interpréter des improvisations inédites ou des fusions riches et ouvertes au dialogue des cultures. Il invite aussi les héritiers du maestro Mounir Bashir qui viendront spécialement de Baghdâd pour présenter les mélodies multiples et délicates de six luths brodant les ornements complexes des maqâm classiques et modernes inventés dans l’une des plus grandes métropoles de la musique arabe.

Une master class sera proposé avec un grand maître du luth