
C’est parce qu’il est un espace vital du « nous » dans le « Je », que Régis Debray réserve au sacré une place de choix. Nous avons besoin de sacré, qu’il soit religieux ou non, nous dit en substance Debray. On a tenté de créer, sans jamais y réussir, des consensus autour de principes sacrés tels les droits de l’homme, « religion de l’Occident contemporain », mais autour du sacré il existe une unanimité sans faille; car il ce qui unit, interpelle et dure.
Car « le sacré précède le religieux et lui survira » relève Debray. Dans son dernier livre, Jeunesse du Sacré, il prend soin de dépouiller ce dernier de ses mystères pour le remettre sur terre. Et voilà que notre modernité hypertechnique redonne à cet « immémorial » une nouvelle jeunesse - quitte à le faire glisser de l’histoire à la nature.
Essayiste, romancier, journaliste et mémorialiste, Régis Debray a notamment publié aux Editions Gallimard de nombreux essais, une pièce de théâtre : Julien le fidèle (collection blanche, 2005), des mémoires : Aveuglantes lumières (collection blanche, 2006).
Derniers ouvrages parus : Un candide en Terre Sainte (collection blanche, 2008, Folio n° 4968), Le moment fraternité (collection blanche, 2009, Folio essais n° 538), Dégagements (collection blanche, 2010), Eloge des frontières (collection blanche, 2010), Du bon usage des catastrophes (collection blanche, 2011). Son dernier livre, la jeunesse du sacré est paru chez Gallimard.
Débat animé par Jacques Huntzinger, président des Ateliers culturels méditerranéens. Anime également le séminaire « Dialogue méditerranéen sur la pensée religieuse et la sécularisation des sociétés » au collège des Bernardins à Paris. Il a récemment publié il était une la Méditerranée (Paris, CNRS éditions, 2010).