20 décembre 2025

Les Samedis de la poésie | La poésie bachique d’Abû Nuwâs

Avec le concours de Farouk Mardam-Bey, directeur des éditions Sindbad, la bibliothèque de l'IMA programme chaque mois un rendez-vous consacré à la (re)découverte de la poésie arabe. Pour finir l'année sur une note festive, les « Samedis » dédient cette séance à Abû Nuwâs, l'un des plus grands maîtres de la poésie bachique, qui vécut au tournant des 7e et 8e siècles dans l'actuel Irak.

Statue d’Abû Nuwâs à Bagdad (Irak). D.R.

Depuis la période préislamique, bien des poètes ont chanté le vin avant Abû Nuwâs, mais personne avec autant de constance et de vigueur. 

Abû Nuwâs est incontestablement l’un des plus grands maîtres de la poésie bachique, toutes langues confondues. Chanter le vin était pour lui, ainsi que l’amour des garçons et des garçonnes, sa façon de clamer sa liberté et son refus de se plier aux traditions sociales et religieuses – qu’il raille dans une bonne partie de ses poèmes. Son langage poétique s’y adapte merveilleusement, évitant le vocabulaire archaïque chaque fois qu’il raconte ses beuveries dans les cabarets ou ses aventures érotiques.  On se souvient d’ailleurs beaucoup moins de ses poèmes de chasse, pourtant d’une grande beauté, ou de ses panégyriques des califes et des vizirs.

Né à Ahwaz dans le Khusistan d’un père arabe et d’une mère persane, Abû Nuwâs passe sa jeunesse à Koufa, en Irak, où il acquière une solide connaissance de la langue arabe et de la poésie classique. Il fréquente en même temps un poète libertin homosexuel, Wâliba ibn al-Hubâb, qui l’entraîne dans sa vie de débauche. Installé ensuite à Bagdad, il se fait admettre, grâce à son humour et sa vivacité d’esprit, à la cour du calife Haroun al-Rachid. Des remous politiques le font fuir en Egypte, mais il revient à Bagdad après la mort d’Al-Rachid en 809 et l’accession au trône de son fils, Al-Amîn, dont il devient le commensal. L’assassinat de ce dernier, quatre ans plus tard, le plonge dans la solitude et la détresse, et il ne tarde pas à mourir en 815.  

  • Présentation : Farouk Mardam-Bey
  • Lecture en arabe : Omar Kaddour
  • Lecture en français : Marie-Stéphane Cattanéo
  • Accompagnement musical au oud : Mohanad Aljaramani

AVEC LE SOUTIEN DE