29 novembre 2025

Les Samedis de la poésie | En mémoire de deux grandes poétesses syriennes : Saniyya Saleh et Daad Haddad

Avec le concours de Farouk Mardam-Bey, directeur des éditions Sindbad, la bibliothèque de l'IMA programme chaque mois un rendez-vous consacré à la (re)découverte de la poésie arabe.
Aujourd'hui, une séance en mémoire des deux grandes poétesses syriennes Saniyya Saleh (1935-1985) et Daad Haddad (1937-1991).

Saniyya Saleh

Saniyya Saleh naît à Masyâf en 1935. Elle fait des études de langue et de littérature anglaises à l’université de Damas et obtient dès 1961 un prix décerné par le quotidien libanais An-Nahar pour récompenser « le meilleur poème moderne ». 
Son premier recueil, Al-Zamân al-dayyiq (Le Temps étroit), paru à Beyrouth en 1964, dans le sillage de la célèbre revue moderniste Shi’r (Poésie), la révèle comme une talentueuse pionnière du vers libre en Syrie. Il sera suivi par deux autres, en 1970 et 1980, et deux ans plus tard par un recueil de nouvelles, Al-Ghubâr (La Poussière). 
La poésie était sa raison d’être dans une vie de souffrances marquée notamment par ses relations orageuses avec son mari, le poète Muhammad al-Maghout. Ravagée encore jeune par le cancer, elle décède à Damas en 1985. Son œuvre poétique complète sera publiée en 2008 avec une substantielle et émouvante introduction de sa sœur, la critique littéraire syro-libanaise Khalida Saïd.

Daad Haddad 

Née à Latakieh en 1937, Daad Haddad commence à écrire des poèmes dès son adolescence, d’abord en vers réguliers, puis en taf’îla (unités rythmiques de la prosodie classique) avant de passer au vers libre. Inscrite à la faculté des Lettres de l’université de Damas, elle n'achèvera jamais  ses études, absorbée qu’elle est par l’apprentissage du français et de l’allemand, mais aussi des arts plastiques et de la musique, avant de se consacrer corps et âme à la poésie. Une poésie innocente, empathique, hantée par la mort, composée d’une cinquantaine de mots quotidiens, et qui jaillit spontanément sans le moindre souci formel. 

Elle est l’autrice de trois recueils qui ont fait d’elle une icône de la poésie syrienne : Tashîh khata’ al-mawt (Pour corriger les erreurs de la mort, 1981), Kasrat khubz takfînî (Un bout de pain me suffit, 1987) et Al-shajara allatî tanhanî ‘alâ al-ard (L’arbre qui se penche sur la terre), ce dernier publié juste après sa mort à Damas en 1991.

  • Présentation : Farouk Mardam-Bey
  • Lecture en arabe : Samara Jaad
  • Lecture en français : Farida Rahouadj
  • Accompagnement musical à la flûte nay : Naïssam Jalal

La poétesse syrienne Saniyya Saleh (1935-1985)

La poétesse syrienne Daad Haddad (1937-1991)

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