
Wardiyya, gynécologue irakienne, s’est consacrée avec passion à son métier toute sa vie durant. Profondément attachée à son pays, elle n’aura finalement pas d’autre choix que de celui de tout quitter comme nombre de ses compatriotes. Ses enfants sont installés depuis longtemps déjà aux quatre coins du monde : Kinda, médecin comme sa mère, au Canada, son fils Barraq à Haïti où il travaille dans l’humanitaire et Yasmine à Dubaï. C’est une vieille dame qui arrive en France. Sa nouvelle existence lui paraît tellement vide, elle qui se vouait corps et âme à ses patients. À Paris, elle retrouve une nièce et son fils adolescent Iskandar. Entre le jeune homme qui n’a jamais connu son pays d’origine et sa vieille tante nait une complicité attendrissante. Ce récit, à plusieurs voix, voyage dans l’espace et le temps entre l’Irak d’aujourd’hui et celui des débuts de Wardiyya en tant que médecin dans les années cinquante, la France et le Canada.
« Dispersés » raconte le destin de ces hommes et ces femmes contraints à l’exil et qui tentent de recommencer une vie ailleurs. Il dit la douleur de la séparation des familles que les procédures administratives compliquées et les refus de visas séparent. Il nous parle de l’importance pour les exilés de la mémoire de leur pays natal et de l’écart qui se creuse avec les jeunes générations qui n’ont jamais connu l’Irak. Un roman fort, servi par une belle traduction. S.R