“Put Your Soul on Your Hand and Walk” de Sepideh Farsi | Projection-rencontre
Le lendemain de l’annonce de la nomination à Cannes du film de Sepideh Farsi Put Your Soul on Your Hand and Walk (ACID), sa principale protagoniste Fatma Hassona était tuée dans une attaque israélienne à Gaza. Cette soirée qui lui est dédiée est l’occasion d’une rencontre avec Sepideh Farsi, qui reviendra sur l’histoire du film et sur le livre autour de l'œuvre photographique de Fatma Hassona, intitulé Les yeux de Gaza, paru en septembre 2025.
Palestine/France/Iran, documentaire, 2025, 112’
Un film de : Sepideh Farsi
Avec : Fatma Hassona
Images de Gaza : Fatma Hassona
Image et montage : Sepideh Farsi
Consultante montage : Farahnaz Sharifi
Musique : Cinna Peyghamy
Montage des dialogues : Léo Boisson
Bande son et Mixage : Pierre Carrasco
Étalonnage : Marie Gascoin et Alexandre Westphal
Production : Rêves d’eau productions
Coproduction : 24images
Synopsis
« Put Your Soul on Your Hand and Walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai rencontré Fatem -Fatma- Hassona. Elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant le génocide en cours à Gaza, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenu le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 en change à jamais le sens. » Sepideh Farsi
Née en 2000, Fatma Hassona était une photojournaliste indépendante palestinienne dont le travail documentais la vie des civils à Gaza sous l'occupation israélienne. Fatma Hassona et six de ses proches, sont tués le 16 avril 2025 dans une attaque israélienne ciblée, comme l'a révélé un rapport de Forensic Architecture, un groupe de recherche de l'Université de Londres - Goldsmiths.
Sepideh Farsi
Sepideh Farsi vit la révolution à 13 ans, fait de la prison à 16 ans et quitte l'Iran à 18 ans, pour pouvoir continuer à vivre... Installée à Paris depuis, elle étudie les mathématiques, fait de la photo et réalise une quinzaine de films, documentaires, fictions et animation, parmi lesquels on peut citer Téhéran sans autorisation (réalisé avec un téléphone portable en 2009) et Red Rose en 2014. Son film d’animation La Sirène, qui traite de la guerre Irak-Iran, a été projeté en ouverture de la Berlinale et a gagné de nombreux prix depuis. Elle travaille en ce moment à un western iranien et à un roman graphique inspiré de sa vie, appelé Mémoires d’une fille pas rangée, et reste surtout, une militante inlassable pour l'instauration de la démocratie en Iran.
Les Yeux de Gaza (ed. Textuel, 2025) rassemble les photographies de Fatma Hassona réunies grâce à Sepideh Farsi. Alors que plus de 200 journalistes ont été tués et qu’Israël empêche toute incursion de la presse à Gaza, ces images sont aussi précieuses que nécessaires : elles nous obligent à ne pas fermer les yeux, ne pas dire que l’on ne savait pas.
Le livre est construit comme un journal où cohabitent les images et les mots de Fatma Hassona. Des dialogues, poèmes, réflexions, qui mêlent le récit d’un quotidien infernal – où l’on tente de survivre malgré les frappes aériennes et la faim – à la détermination de la photographe et l’absolue nécessité de documenter cette sale guerre. Une conviction exprimée avec enthousiasme et douceur avant que ses paroles ne trahissent son désespoir : « Je ne veux pas être juste une brève dans un journal, ou un chiffre en bas d’une colonne, je veux une mort que le monde entendra, un impact qui restera dans la durée, une image qui ne pourra être enterrée par le temps. »
Les bénéfices issus de la vente de l’ouvrage seront reversés à Reporters sans frontières.
Rencontre modérée par :

Agnès Levallois
Vice-présidente de l'iReMMO, consultante spécialiste du Moyen-Orient ainsi que chargée de cours à Sciences Po Paris. Elle est également membre du comité de rédaction de la revue Confluences-Méditerranée.
Du 2 au 14 décembre, une exposition de photographies de Fatma Hassona est présentée en salle Hypostyle (niveau -2).