Terminé
01 février27 février 2011

L’Orientalisme inversé

8 Artistes au Yemen

En juillet 2010, le gouvernement du Yémen a invité 8 artistes européens à visiter et à peindre la ville de Sanaa pendant trois semaines, en vue d’une brève exposition dans le cadre du Festival d’Eté.

Le Yémen, auquel on fait souvent référence comme à l’un des pays les plus pauvres du Moyen-Orient, a l’un des héritages culturels vivants les plus riches de cette partie du monde. Alors que les contrées voisines ont récemment élevé des gratte-ciel de verre et d’acier quasiment jour et nuit, le peuple yéménite construit des maison-tour hautes de 10 étages depuis près de deux millénaires, apportant la preuve de la naissance du modernisme de l’architecture de grande hauteur du 20e siècle.

Enfin, aussi surprenants que leur architecture sont les Yéménites eux-mêmes, hospitaliers et cultivés d’une façon dont seuls ceux qui ont l’habitude de voyager en sont capables. Si le Yémen est une civilisation datant de l’ère des Géants et de la Tribu des ‘Ad, dont ils se réclament les descendants, c’est également une contrée de voyageurs et de marins, suivant les pas d’Ahmad ibn Majid, le brillant navigateur qui vogua sur les mers d’Afrique jusqu’en Indonésie et sans les cartes duquel Vasco de Gamma n’aurait jamais trouvé sa route jusqu’en Inde.

Ce fut une riche idée que de convier 8 artistes figuratifs venant de France, de Grande Bretagne et d’Espagne pour peindre le Yemen tel qu’ils le perçoivent, chacun à travers son approche particulière et son point de vue, une sorte d’orientalisme « positif » qui renvoie une image du Yémen différente de celle donnée à l’Occident par les médias populaires.

L’extraordinaire mélange de contrastes, de culture et d’histoire n’a pas échappé à ces artistes qui y ont trouvé un riche creuset de sujets à maintes occasions.

 

Philip Braham
Dans ses peintures, l’Ecossais Philip Braham décode les subtilités de la lumière qui imprègne ses modèles, que ce soit dans la montagne entourant Sanaa ou parmi les murs de Shibam, aussi appelée la « Chicago du Désert ». Son travail à l’huile s’inspire d’un processus méditatif qui lui permet de saisir avec précision les sensations qui émanent de certains endroits et paysages.

http://www.philipbraham.com/

Charles Foster-Hall
Venant d’Angleterre, Charles Foster-Hall peint des aquarelles dont les résultats insolites incarne selon lui la nature fortuite et propice aux hasards heureux du voyage. Alors que l’architecture représente la grande partie de ses sujets d’étude, les habitants de ces lieux l’intéressent particulièrement, ainsi que les paysages qui les entourent.

http://www.charlesfoster-hall.com/

Charlotte Jaunez
Charlotte Jaunez, française et toujours prête aux rencontres inattendues, a été captivée par l’accessibilité et la chaleur des personnes qu’elle a croisées. Ses saisissants portraits à l’encre tentent de capturer la spontanéité de ces rencontres, avec leur richesse émotionnelle et l’opportunité d’un moment partagé.

http://cargocollective.com/charlottejaunez

Aurelie Pedrajas
Venant de France, Aurélie Pedrajas combine le contexte historique et ce qu’elle vit sur l’instant en utilisant de vieux papiers et manuscrits comme supports pour ses portraits et ses études de personnages, souvent dessinés in-situ dans les maisons de thé et les marchés du Vieux Sanaa. L’œuvre achevée est plus que la somme des différentes parties, reflétant l’héritage culturel du Yémen et une vibrante immédiateté.

http://aurelie.pedrajas.free.fr/

Philippe Bichon
Le Français Philippe Bichon dessine essentiellement l’architecture dans ses « Carnets de voyage », des carnets de croquis dans lesquels il inclut des éléments trouvés sur place, ainsi que des témoignages écrits de la main de ceux qu’il rencontre et qui le regardent travailler. Le livre fini donne au lecteur un sentiment plus immédiat des lieux et du vécu partagé lors du voyage.

http://www.globecroqueur.com/

 

Stéphanie Ledoux
Stéphanie Ledoux vient de France et a beaucoup voyagé, peignant des portraits à l’occasion de ses rencontres et des lieux qu’elle a visités. Au Yémen, elle s’est souvent retrouvée entourée d’une foule de curieux alors qu’elle dessinait au cœur de Sanaa. Mais ce qui pour beaucoup d’artistes aurait pu être dérangeant constitue pour Stéphanie une approbation et un encouragement. Le regard franc de ses portraits touche directement au cœur de ses sujets.

http://stephanieledoux.canalblog.com/

David González-Carpio Alcaraz
L’Espagnol David Gonzalez-Carpio Alcaraz peint des études fortes d’enfants de la campagne yéménite. Leurs regards de défi mêlés à un environnement pauvre sont une puissante affirmation du courage mis à l’épreuve, une qualité vitale nécessaire dans un milieu parfois inhospitalier.

http://www.davidgca.com/

Eduardo Laborde
Venant d’Espagne, Eduardo Laborde regarde le Yémen dans une perspective plus large, considérant les implications de la globalisation sur une société tribale au moyen de photocollages surréalistes. Les œuvres surprennent et amusent, soulevant les questions de contraste et de conflit, dans un pays perméable au voyage qui a intégré sans heurts un grand nombre de cultures, tout en préservant simultanément une civilisation tribale riche et ancienne.

http://www.eduardolaborde.es/

 

Charles Foster-Hall

cfosterhall@hotmail.com