Voici la première exposition à explorer une histoire méconnue : celle des musulmans et des chrétiens réduits en esclavage des deux côtés de la Méditerranée, pendant plus de trois siècles. Découvrez l'impact de cette histoire sur les cultures matérielles en Europe à travers un large éventail d'œuvres d'art étonnantes et rarement exposées.
L'exposition Captifs. Arts et esclavage dans la Méditerranée moderne s'intéresse en particulier à la présence et aux témoignages souvent oubliés des Nord-Africains et de certains Africains de l’Ouest asservis en Europe. Centrée sur les ports de France, d'Italie et de l'île de Malte du XVIIe siècle aux années 1830, elle met en lumière les expériences et les représentations de ces êtres humains contraints de travailler comme galériens, serviteurs, traducteurs, musiciens et assistants d'artistes.
Captifs révèle l'impact profond de cette histoire sur les cultures matérielles en Europe en présentant un large éventail d'œuvres d'art étonnantes et rarement exposées : un dessin d'après nature d'un esclave musulman réalisé par le peintre en chef de Louis XIV, Charles Lebrun ; des œuvres d'art représentant ou inspirées du monument emblématique de Pietro Tacca connu sous le nom de « Quattro Mori » ; des peintures représentant la répression d'une révolte d'esclaves à Malte en 1749 ; un album de dessins exceptionnels de Fabroni représentant des galériens au travail et au repos ; et d'autres objets remarquables tels que des armes maritimes, des sculptures de navires, des talismans et des lettres écrites par des captifs musulmans et chrétiens, qui seront lues à haute voix.
Enfin, une œuvre d'art contemporaine ouvrira des perspectives sur ce qu'est devenue cette longue histoire : de son oubli après la prise d'Alger par les troupes françaises en 1830 aux débats contemporains sur les œuvres d'art qui ont représenté l'esclavage, y compris les Quattro Mori.
COMMISSARIAT
Djamila Chakour, chargée de collections, IMA
Meredith Martin, professeure New York University
M'hamed Oualdi, professeur d'histoire du Maghreb, Centre d'histoire à Sciences-Po-Paris
Gillian Weiss, professeure Case Western Reserve University
Une exposition organisée par l’Institut du monde arabe et financée par le Conseil de la recherche européenne sous le programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne Horizon 2020