Cette année zéro pour la Syrie suscite beaucoup d’espoirs, tant pour la population syrienne que pour la communauté internationale. Le pays a effectué un retour spectaculaire sur la scène internationale, notamment à la faveur du volontarisme diplomatique des nouvelles autorités en place. Mais de nombreux défis restent à relever dans une Syrie en reconstruction, marquée à vif par quatorze ans de conflits.

En partenariat avec Reporters sans frontières, l’Institut du monde arabe vous invite à un événement exceptionnel pour dresser un premier bilan de l’après-dictature et apporter un éclairage sur les enjeux qui se profilent pour la Syrie à l’horizon 2026 et au-delà. Un événement à la fois réflexif et festif, donnant la parole à des chercheurs, journalistes et représentants de la société civile, dont certains témoigneront de leur vie et de leur regard sur la Syrie post-Assad. 

Programme 

18h30 – Table ronde : La Syrie avant et après le 8 décembre

Quelles sont les transformations majeures apportées par le nouveau régime pour répondre aux défis considérables auxquels il est confronté ? Reconstruction et relèvement économique, éducation,  justice transitionnelle, vivre ensemble et sort des minorités, avenir de la région Kurde au Nord-Est du pays, repositionnement de la Syrie dans son nouvel environnement régional…

Avec

• Romaric Roignan, Directeur de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères ;
• Salam Kawakibi, Directeur du CAREP et chercheur en sciences politiques ;
• Aghiad Ghanem, Directeur scientifique du Programme MENA à Sciences Po.

Modération par Leïla Morghad, conseillère diplomatique du Président de l'Institut du monde arabe.

19h15 - Projection d'un documentaire de RSF :  Journalistes, témoins interdits du régime Assad

Reporters sans frontières (RSF) a enquêté sur la traque des journalistes menée par le régime de Bachar al-Assad jusqu’à son crépuscule. Dans le sillage des combattants avançant vers Damas, RSF révèle le ciblage avéré du dernier journaliste tué par le régime et tente d’identifier le pilote soupçonné d’être à l’origine du raid aérien. Pour la première fois, la plus ancienne journaliste détenue par le régime raconte ses quinze années d’incarcération. Le père d’un journaliste disparu visite la cellule qu’occupait son fils, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Ce documentaire plonge au cœur de l’un des systèmes de prédation de l’information les plus impitoyables de ces dernières années. Après la mise au pas de l’information vient le temps de la justice et de la réparation. Les journalistes sont désormais attendus pour raconter les blessures d’une population et documenter les crimes qu’elle a subis.

19h45 – Table ronde : La libération en témoignages

Des journalistes, reporters, personnalités issues de la société civile, pour certains victimes du système carcéral des Assad, partageront le récit de leur expérience de la libération du 8 décembre. Comment ont-ils traversé cette épreuve, quelles sont leurs inquiétudes, leurs espoirs et leurs aspirations pour la Syrie de demain ?

Avec 

• Jumana Al Yasiri, directrice indépendante dans le domaine des arts, autrice et traductrice ;
• Arnaud Froger, réalisateur du documentaire Journalistes, témoins interdits du régime Assad et responsable du bureau Investigation de Reporters sans frontières ;
• Ayman Al-Ahmad, juriste et écrivain spécialisé dans les questions des droits humains et de justice transitionnelle, il sera accompagné de Rouba Hassan pour la traduction (arabe – français) ;
• Muaoya Hamoud, journaliste syrien et fixeur pour Reporters sans frontières basé à Damas, qui interviendra en duplex en visioconférence.

Modération par Nisrine Al Zahre, directrice du Centre de Langue et Civilisation Arabes de l'Institut du monde arabe.

20h30 – Concert : Sarāb 

Projet conçu par la chanteuse syrienne Climène Zarkan et le guitariste français Baptiste Ferrandis, Sarāb (« mirage » en arabe) est une aventure musicale ancrée dans l’urgence artistique, l’intime et le politique. Depuis ses débuts, le groupe questionne les mémoires individuelles et collectives, les tensions identitaires et l’énergie des luttes.