Put Your Soul on Your Hand and Walk, Sepideh Farsi | Projection-rencontre
Immédiatement après l’annonce de la nomination à Cannes du film de Sepideh Farsi Put Your Soul on Your Hand and Walk, sa principale protagoniste Fatma Hassona était tuée dans un bombardement à Gaza. Cette soirée qui lui est dédiée est l’occasion d’une rencontre avec Sepideh Farsi qui reviendra sur l’histoire du film et sur son livre Les yeux de Gaza (Ed. Textuel) paru en septembre 2025.
Palestine/France/Iran, documentaire, 2025, 100’
Image : Sepideh Farsi
Son : Pierre Carrasco
Montage : Sepideh Farsi, Farahnaz Sharifi
Musique : Cinna Peyghamy
Producteur : Rêves d’eau productions
Synopsis
« Put Your Soul on Your Hand and Walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai rencontré Fatem -Fatma- Hassona. Elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenu le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025, suite à une attaque israélienne sur sa maison, en change à jamais le sens. »
Sepideh Farsi
Biographie
Née à Téhéran en 1965, Sepideh Farsi sort très jeune dans la rue pour photographier des manifestations politiques, puis découvre le cinéma à l’âge de 16 ans et décide de faire des films. La même année, elle est arrêtée et passera presque un an en prison. À sa sortie, elle est bannie de l’université et perds ses droits. Elle s’installe à Paris en 1984. Après des études de mathématiques et plusieurs années de photographie, elle revient à son amour de cinéma et commence réaliser des vidéos d’art, des documentaires puis des longs métrages de fictions sélectionnés à Locarno, Rotterdam et Toronto, et primés dans de nombreux festivals à travers le monde. Parmi ses films, Téhéran sans autorisation, Red Rose ou encore 7 Voiles et Harat. La Sirène, son dernier film, est un long métrage d’animation qui se veut un manifeste anti-guerre.
Les Yeux de Gaza (Ed. Textuel, 2025) rassemble les photographies de Fatma Hassona réunies grâce à Sepideh Farsi. Alors que plus de 200 journalistes ont été tués et qu’Israël empêche toute incursion de la presse à Gaza, ces images sont aussi précieuses que nécessaires : elles nous obligent à ne pas fermer les yeux, ne pas dire que l’on ne savait pas.
Le livre est construit comme un journal où cohabitent les images et les mots de Fatma Hassona. Des dialogues, poèmes, réflexions, qui mêlent le récit d’un quotidien infernal – où l’on tente de survivre malgré les frappes aériennes et la faim – à la détermination de la photographe et l’absolue nécessité de documenter cette sale guerre. Une conviction exprimée avec enthousiasme et douceur avant que ses paroles ne trahissent son désespoir : « Je ne veux pas être juste une brève dans un journal, ou un chiffre en bas d’une colonne, je veux une mort que le monde entendra, un impact qui restera dans la durée, une image qui ne pourra être enterrée par le temps. »
Les bénéfices issus de la vente de l’ouvrage seront reversés à Reporters sans frontières.
Du 2 au 14 décembre, une exposition de photographies de Fatma Hassona est présentée dans la Salle hypostyle (niveau -2).