
Le destin et l’ascension de Cléopâtre, ses amours tumultueuses, avec Jules César, qui lui donne un fils et la hisse sur le trône d’Égypte, puis avec Marc Antoine...

États-Unis, fiction, 1963, 249’
Scénario : Joseph L. Mankiewicz, Ranald MacDougall, Sidney Buchman
Image : Leon Shamroy
Son : Bernard Freericks, Murray Spivack
Montage : Dorothy Spencer, Elmo Williams
Décors : John DeCuir, Jack Martin Smith, Herman A. Blumenthal, Elven Webb, Maurice Pelling, Boris Juraga
Costumes : Irene Sharaff (pour Elizabeth Taylor), Vittorio Nino Novarese, Renié, Jacqueline Moreau
Musique : Alex North
Interprètes : Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison, Pamela Brown, George Cole, Hume Cronyn, Cesare Danova, Kenneth Haigh, Andrew Keir, Martin Landau, Roddy McDowall
Producteur : Walter Wanger
Synopsis
En 48 avant Jésus-Christ, à Pharsale, César vient de remporter une victoire décisive sur Pompée, son rival. Il décide de se rendre en Égypte pour tenter de mettre fin à la guerre qui oppose Ptolémée et sa soeur Cléopâtre, les héritiers du trône.
Cléopâtre, à peine adolescente mais déjà écartée du pouvoir, joue alors son va-tout. Puisque César ne veut pas la voir, elle s’introduit dans son palais, dissimulée dans un tapis, et révèle aux yeux du vainqueur de la guerre des Gaules la perfection de ses formes et la finesse de son esprit. Elle le persuade de la rétablir sur le trône d’Égypte...
Biographie
Licencié en lettres, Joseph L. Mankiewicz (1909-1993) devient à Berlin correspondant du Chicago Tribune, il traduit des intertitres de films muets pour la UFA, compagnie de cinéma allemande. De retour aux États-Unis, il rejoint Hollywood et officie pour la Paramount en tant qu’écrivain dialoguiste. En 1946, il réalise son premier film, Le Château du dragon, produit par Ernst Lubitsch.
Cinéaste hors norme, il va à l’encontre des produits formatés de l’industrie du film à travers une vingtaine de réalisations aux personnages intelligents et profonds, et il cherche à explorer la vérité de l’homme. The Ghost and Mrs. Muir (1947) explore la solitude et la perte de l’être aimé. Après le film policier (Somewhere in the night, 1946), Mankiewicz s’oriente vers le documentaire sociopsychologique : Houses of Strangers (1949).
En grand connaisseur de Hollywood, il analyse dans un film brillant et bavard, All about Eve (1950), les rapports qu’entretient une grande actrice avec son entourage. Il réalise une adaptation de Julius Caesar (1953) avec contre toute attente Marlon Brando dans le rôle-titre. Il est son propre producteur à partir de 1954.
Dans un Hollywood souvent taxé de misogynie, Mankiewicz revendique son amour des femmes : La Comtesse aux pieds nus (1954) est un des plus beaux poèmes écrit avec une caméra à la gloire de la femme. En 1959, il adapte la pièce de Tennessee Williams, Suddenly Last Summer. En 1960, il reprend en main l’adaptation de Cléopâtre (avec Elizabeth Taylor, Rex Harrison et Richard Burton), abandonnée par Rouben Mamoulian à la suite de démêlés avec la 20th Century Fox. Pendant deux ans, il se bat contre l’énorme machine hollywoodienne, réécrit le scénario au fur et à mesure du tournage afin d’imposer sa griffe à ce film, en vain.
Après plusieurs années de silence, il revient en 1966 avec The Honey Pot, puis réalise en 1970 There was a Crooked Man, archétype du western ironique. Mankiewicz fonde sa mise en scène sur le dynamisme de la parole. Dans Le Limier (1972), un lieu clos et les échanges verbaux entre deux personnages (Laurence Olivier et Michael Caine) suffisent à composer un récital sur l’envers du décor social.
Réalisateur intellectuel et sophistiqué, marginal, Joseph L. Mankiewicz occupe une place à part dans le cinéma hollywoodien.

Joseph L. Mankiewicz