
L’Institut du monde arabe consacre un cycle exceptionnel aux cinémas du Maghreb, en résonnance avec trois publications récentes qui interrogent l’histoire, les récits et les esthétiques propres à chaque pays. Le temps de ce cycle, le grand écran devient une fenêtre ouverte sur les sociétés du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie.
Cette séance invite à un moment d’échange avec Salima Tenfiche pour son livre Renouveau du cinéma algérien, précédé d'une sélection de courts métrages.
Les Baies d’Alger de Hassen Ferhani

France/Algérie, documentaire, 2006, 14’
Scénario : Hassen Ferhani
Image : Stéphane Broc, Hassen Ferhani
Son : Katia Kameli, Hassen Ferhani
Montage : Hassen Ferhani, Stéphane Broc
Producteur : Katia Kameli
Synopsis
Audioscopie d’Alger, dans un long panorama, l’œil de la caméra scrute différents bâtiments et quartiers du centre-ville dans une approche intimiste. “Je veux montrer l’ouverture de la société algérienne sur le monde et sur les moyens modernes... ainsi que ses contradictions par rapport aux traditions.”
Biographie
Né en 1986 à Alger en Algérie, Hassen Ferhani découvre le monde du cinéma à l’âge de 17 ans, lorsque le réalisateur franco-algérien Lyes Salem filme dans son quartier le court métrage Cousines (2004). À force de jouer les curieux, il est engagé comme stagiaire script, une expérience fondatrice qu’il prolongera par une inscription au ciné-club Chrysalide où il développe sa culture du septième art. En 2006, il réalise son premier court métrage Les baies d’Alger, sélectionné en compétition officielle dans plusieurs festivals internationaux. En 2008, il intègre l’université d’été de la FEMIS à Paris, où il s’essaie à divers métiers du cinéma : assistant-réalisateur, cadreur, régisseur…
Après ses courts métrages Afric Hotel (2010) et Tarzan, Don Quichotte et nous (2013), il réalise en 2015 son premier long métrage Dans ma tête un rond-point. En 2019, le jury du Festival international du film de Locarno décerne le Léopard du Meilleur Réalisateur émergent à 143 rue du désert dans la Compétition Cinéaste du présent.

Hasan Ferhani
Mollement, un samedi matin de Sofia Djama

France/Algérie, fiction, 2011, 28’
Scénario : Sofia Djama
Image : Jean-Marie Delorme
Son : Nassim El Mounabbih, Mourad Louanchi, Xavier Thibault
Montage : Linda Attab
Décors : Taieb Lalaoui
Interprètes : Laetitia Eïdo, Mehdi Ramdani, Samir El Hakim, Kader Affak
Producteur : Praxis Film
Synopsis
Un soir à Alger, Myassa est victime d'un violeur qui bande mou. Elle rentre chez elle, une fois de plus la plomberie est défaillante, elle ne peut pas se doucher. Le lendemain, Myassa a deux priorités : porter plainte et trouver un plombier. Mais la revoilà face à son violeur.
Biographie
Née à Oran en 1982, Sofia Djama est une scénariste et réalisatrice algérienne. Au début des années 2000, après des études de littérature, elle s’est d'abord consacrée à l’écriture. Alger, où elle vit, est devenu l’objectif de son travail. En 2011, elle a réalisé son premier court métrage, Mollement, un samedi matin, adaptation de l’une de ses nouvelles. Encouragée par les prix reçus, dont deux au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, Sofia Djama écrit son premier long métrage, Les Bienheureux, qui fait sa première mondiale à Venise en 2017 et révèle la comédienne Lyna Khoudri.

Sofia Djama
Les Jours d’avant de Karim Moussaoui

France/Algérie, fiction, 2013, 44’
Scénario : Karim Moussaoui, Virginie Legeay
Image : David Chambille
Son : Arnaud Marten
Montage : Julien Chigot
Décors : Amira Merrakchi
Interprètes : Mehdi Ramdani, Souhila Mallem
Producteur : Les Loupiottes
Synopsis
Dans une cité du sud d’Alger, au milieu des années 90, Djaber et Yamina sont voisins, mais ne se connaissent pas. Pour l’un comme pour l’autre, il est si difficile de se rencontrer entre filles et garçons, qu’ils ont presque cessé d’en rêver. En quelques jours pourtant, ce qui n’était jusque-là qu’une violence sourde et lointaine éclate devant eux, modifiant à jamais leurs destins...
Biographie
Né en 1976, Karim Moussaoui est l’auteur de trois courts métrages et d’un moyen métrage, Les Jours d’avant, sélectionné aux festivals de Locarno, Clermont-Ferrand, Brive, Grand Prix au festival Premiers Plans d’Angers et nommé aux César dans la catégorie Meilleur film de court métrage.
Son premier long métrage, En attendant les hirondelles, est sélectionné à Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2017.
Il est par ailleurs membre fondateur de l’association culturelle de promotion du cinéma Chrysalide à Alger et a également été responsable de la programmation cinéma à l’Institut français d’Alger pendant plusieurs années.
En 2020, il réalise le court métrage Les Divas du Taguerabt pour la 3ème Scène de l’Opéra de Paris. Ce court métrage fait partie du film collectif Celles qui chantent.
En 2024, son deuxième long métrage L’Effacement, porté par Sammy Lechea, est sélectionné au 17ème Festival du film francophone d’Angoulême.

Karim Moussaoui