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Redécouvrir l'œuvre et l'engagement du documentariste Daniel Kupferstein

Redécouvrir l'œuvre et l'engagement du documentariste Daniel Kupferstein

En 2023 sera commémoré le 70e anniversaire d'un drame quasiment effacé des mémoires : la répression, le 14 juillet 1953 à Paris, d'un cortège de militants du parti nationaliste algérien, dont six seront tués par balles par la police et des dizaines d'autres blessés. Pour tirer ce dramatique épisode de l'oubli et tenter de comprendre sa longue occultation, le réalisateur Daniel Kupferstein lui a consacré un film puis un livre.

À cette occasion, la bibliothèque de l'IMA vous invite à venir découvrir l’œuvre cinématographique de Daniel Kupferstein, auteur depuis près de 35 ans de documentaires engagés. Son livre et plusieurs de ses films sont en consultation sur place ou empruntables à domicile.

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Le 14 juillet 1953, communistes et syndicalistes célèbrent, comme c'est la tradition, la Fête nationale par une manifestation à Paris. Y participent, à la fin du cortège, plusieurs milliers de militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), le parti nationaliste algérien. Quand ils parviennent place de la Nation, des heurts se produisent ; les policiers tirent sur les manifestants algériens. Six d'entre eux sont tués, ainsi qu'un militant de la CGT, et l'on compte des dizaines de blessés par balles. Pendant un demi-siècle, ce drame va être effacé des mémoires et des représentations, en France comme en Algérie.

Pour comprendre les raisons de cette amnésie et faire connaître les circonstances de l'événement, Daniel Kupferstein a conduit une longue enquête de quatre ans, dont le fruit est un film réalisé en 2014, prolongé et complété en 2017 par un livre publié aux éd. de La Découverte (Prix du salon anti-colonial 2018).
Le film fait parler les historiens et reprend les informations puisées dans les journaux de l’époque, dans les archives et autres sources de documentation, afin de reconstituer le déroulement de ce drame. Dans le livre, on découvrira les témoignages inédits de nombre d'acteurs de l'époque et les ressorts de l'incroyable mensonge d'État qui a permis l'occultation de ce massacre. (source : D.K., La Découverte).

La Bibliothèque de l’IMA vous invite à découvrir l’œuvre cinématographique de Daniel Kupferstein. Tous les films, ainsi que le livre sont en consultation sur place ou empruntables à domicile.

Daniel Kupferstein

Daniel Kupferstein réalise des films documentaires depuis 1989. Ses films sont souvent engagés et recouvrent les champs du social, de la politique et de l’histoire. Plusieurs d’entre eux, ont été vus dans les salles de cinéma mais aussi sur presque toutes les chaînes de télévision (France 2, Arte, France 5…). Pendant quelque temps, faute de producteur et d’argent, il s’est mis à filmer et parfois à monter lui-même.

Après la sortie en 2014 du film documentaire Les Balles du 14 juillet 1953, puis du livre éponyme en 2017, Kupferstein continue son engagement en 2023 en militant dans un collectif contre l’oubli de l’événement du 14 juillet 1953. Ainsi, le 13 juillet 2023, le massacre sera commémoré dans le quartier de la Nation à Paris, notamment à travers des dépôts de gerbes en présence des familles, une exposition photos, une lecture théâtralisée des débats à l’Assemblée nationale et des animations musicales.

A cette occasion, le collectif espère pouvoir relancer le Défilé populaire du 14 juillet qui avait lieu jusqu’à son interdiction en 1954, honorant ainsi la Révolution française (au lieu du seul défilé militaire). Entre mai et juin 2023, le film qui raconte l’histoire de ce massacre, Les Balles du 14 juillet 1953, sera projeté dans plusieurs salles parisiennes et en plein air.
Voir aussi : www.daniel-kupferstein.com/

Les Balles du 14 juillet 1953

Film documentaire
Les Ateliers du Réel
​2014, 85’, couleurs

Le 14 juillet 1953, un drame terrible s’est déroulé en plein Paris. Au moment de la dislocation d’une manifestation en l’honneur de la Révolution Française, la police parisienne a chargé un cortège de manifestants algériens. Sept personnes (6 Algériens et un Français) ont été tuées et une centaine de manifestants ont été blessés dont plus de quarante par balles. Un vrai carnage. Cette histoire est quasiment inconnue. Pratiquement personne n’est au courant de son existence. Comme si une page d’histoire avait été déchirée et mise à la poubelle. En France comme en Algérie. Ce film, est l’histoire d’une longue enquête contre l’amnésie. Enquête au jour le jour, pour retrouver des témoins, pour faire parler les historiens, pour reprendre les informations dans les journaux de l’époque, dans les archives et autres centres de documentation afin de reconstituer au mieux le déroulement de ce drame mais aussi pour comprendre comment ce mensonge d’Etat a si bien fonctionné. Avant que les derniers témoins ne disparaissent, il est temps que l’histoire de ce massacre sorte de l’oubli. (source : jaquette)

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Les Balles du 14 juillet 1953 : le massacre policier oublié de nationalistes algériens à Paris

Monographie
La Découverte
2017, 254 p., notes bibliogr., index

Le 14 juillet 1953, la gauche communiste et syndicale célèbre la fête nationale, comme c'est la tradition, par une manifestation à Paris. Y participent, à la fin du cortège, plusieurs milliers de militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), le parti nationaliste algérien. Quand ils arrivent place de la Nation, des heurts se produisent et les policiers tirent froidement sur les manifestants algériens. Six d'entre eux sont tués, ainsi qu'un militant de la CGT. Et on compte des dizaines de blessés par balles.
Pendant un demi-siècle, ce drame va être effacé des mémoires et des représentations, en France comme en Algérie. Pour comprendre les raisons de cette amnésie et faire connaître les circonstances de l'événement, Daniel Kupferstein a conduit une longue enquête, pendant quatre ans. Elle lui a permis de réaliser en 2014 un film, que ce livre prolonge et complète. On y découvrira les témoignages inédits de nombre d'acteurs de l'époque, ainsi que les ressorts de l'incroyable mensonge d'État qui a permis l'occultation de ce massacre.
Et on comprendra le rôle essentiel de « déclic » joué par ce dernier dans le déclenchement par le FLN de la « guerre de libération » en novembre 1954.

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Autres films de Daniel Kupferstein disponibles à la Bibliothèque de l’IMA

17 octobre 1961, dissimulation d'un massacre

Film documentaire, Morgane Production, 2001, 55’

Au début du mois d'octobre 1961, pendant la guerre d'Algérie, Maurice Papon, alors préfet de Paris, interdit à tous les Français musulmans d'Algérie de circuler entre 20h30 et 5h30 du matin. Pour riposter à ce couvre-feu basé exclusivement sur une discrimination raciale, la fédération de France du FLN demande à tous les Algériens, hommes, femmes et enfants, de participer à de grandes manifestations pacifiques le 17 octobre. Ce jour-là̀, la police parisienne ouvre le feu et jette des Algériens dans la Seine. Aujourd'hui on avance le chiffre de 200 morts. Ce film ne revient pas en détail sur ce massacre mais cherche à comprendre comment la répression de cette manifestation a été́ occultée de notre mémoire collective pendant de nombreuses années.

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Baya

Film documentaire, Tutti-Images, 2008, 52’

Portrait de Baya Bouhoune-Allaouchiche-Jurquet, de son mariage forcé à quatorze ans à ses multiples engagements. D’abord au sein du Parti communiste algérien, puis comme secrétaire de l'Union des femmes d'Algérie en 1949, sans oublier son ralliement au FLN en 1955. A partir des années 70, Baya s'illustre par son combat antiraciste dans le MRAP de Marseille, et sa lutte pour les droits des femmes du monde entier, notamment contre le Code de la famille en Algérie.

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Mourir à Charonne – pourquoi ?

Film documentaire, Tutti-Images, 2009, 60’

En 1962, l'OAS (organisation armée secrète), s'oppose à toute négociation pour mettre fin à la guerre d’Algérie, et perpétue des attentats en Algérie et sur le sol français. Dans la nuit du 6 au 7 février, une dizaine de bombes explosent à Paris et dans la région parisienne blessant plusieurs personnes dont une petite fille de 4 ans, Delphine Renard. Les syndicats et partis politiques de gauche organisent à Paris une manifestation de protestation le 8 février. Au moment de la dispersion de la manifestation, la police parisienne charge les manifestants devant le métro Charonne. On relèvera 8 morts. Un neuvième mourra de ses blessures peu après. Tous étaient adhérents à la CGT et huit d'entre eux militaient aussi au Parti communiste français. Aujourd'hui, 48 ans après les faits, la vérité́ sur ce massacre n'a jamais été reconnue.

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Pas en mon nom !

Film documentaire, CoopAddoc, 2019, 92

«Très souvent, en France, lorsque des conflits reprennent au Proche-Orient, les personnes d'origine juive sont appelées à soutenir inconditionnellement l'Etat d'Israël. Pourtant, un certain nombre d'entre elles, comme moi, refusent de s'enfermer dans cette assignation communautaire, tout en craignant le développement de l'antisémitisme. C'est pourquoi, je suis allé à leur rencontre… » (D. Kupferstein)

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Article publié le23/06/2023

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