Actualités
Bibliothèque

Matisse à Tanger : une histoire de pluie et de lumière

Matisse à Tanger : une histoire de pluie et de lumière

« Les biographes disent que Matisse fit deux voyages à Tanger entre 1912 et 1913, qu’il y plut quinze jours au début de son premier voyage et qu’il y peint une certaine Zohra (…).» Que peut bien faire, dans cette situation, un peintre venu chercher la « fameuse lumière marocaine » ?

Partager la page

C’est ce que nous raconte ce beau roman graphique, dont les deux auteurs réussissent avec talent à nous plonger dans une atmosphère, un décor, toute une galerie de personnages de cette cosmopolite ville de Tanger.

Avec une palette de deux ou trois couleurs où le bleu et l’ocre dominent on suit la lente imprégnation du Maroc dans le travail de création du peintre. À la fin de son deuxième voyage Matisse déclare : « je sens que le Maroc a accompli son travail en moi, pour toujours ».

Outre le personnage central du peintre, l’album évoque aussi d’autres aspects : les rapports entre Occidentaux et Marocains, l’exploitation des femmes de « mauvaise vie » avec le portrait de Zohra, le comportement de Matisse qui appréhende cette terre étrangère non pas vraiment pour la connaître mais pour l’utiliser (« il me faut un vase, une femme à dessiner, assise, allongée, un Rifain, du soleil et pas la pluie… »). La BD réserve aussi quelques surprises sur la fin en dévoilant les liens inattendus qui unissent certains personnages. Un récit plein de sensibilité et bien documenté sur une période marquante de la vie de Matisse qui a donné au monde de merveilleux tableaux.

Matisse à Tanger / scénario, Fabien Grolleau ; dessin, Abdel de Bruxelles.
Paris : Dargaud, 2022
Disponible à la bibliothèque

 

Sur Matisse nous vous proposons également trois regards d'écrivains marocains :

Zohra sur la terrasse : Matisse à Tanger : récit / d’Abdelkader Djemaï
Paris : éditions du Seuil, 2010
Résumé (éditeur) : "Janvier 1912, sous une pluie diluvienne, Matisse arrive avec Amélie, son épouse, à Tanger.
Au cours des deux séjours qu’il y effectuera, il découvre peu à peu cette ville bâtie entre l’Atlantique et la Méditerranée et d’où il repartira avec une vingtaine de toiles, de dessins et une soixantaine de carnets et d’études.
(...) Sous forme d’une longue lettre, ce récit, qui se déroule à la veille de la Grande Guerre, s’attache, à partir de faits réels et de la correspondance du peintre, à retracer, entre autres, ses rapports avec Zorah, la jeune prostituée qui finira par poser pour lui. Outre le portrait d’une époque et d’une ville singulière, Abdelkader Djemaï, mêlant la fiction et le quotidien, évoque aussi, dans ce livre qui porte le titre d’un tableau de Matisse, la figure de son grand-père paternel et Oran, sa ville natale."

Disponible à la bibliothèque

Lettre à Matisse et autres écrits sur l’art / Tahar Ben Jelloun
Paris : Gallimard, 2013
Présentation éditeur : "Tahar Ben Jelloun nous offre, au plus près de l'émotion, les pensées d'un amateur d'art. Après Lettre à Delacroix, il rend hommage cette fois à Henri Matisse, célèbre aussi bien les oeuvres des peintres marocains Jilali El Gharbaoui et Chaïbia que celles de Claudio Bravo et de Mimmo Rotella"
Disponible à la bibliothèque

Peindre l’Orient / Rachid Boudjedra
Paris : Zulma éditions, 1996
Présentation : "La fascination pour l'Orient a beaucoup marqué les peintres européens. Dans cet essai Rachid Boudjedra montre comment les échanges artistiques entre l'Orient et l'Occident enrichissent l'art et engendrent de véritables chefs-d'oeuvre universels."
Disponible à la bibliothèque

Article publié le01/06/2022

Inscription à la newsletter

Pour recevoir toute l'actualité de l'Institut du monde arabe sur les sujets qui vous intéressent

Je m'inscris