عروض

Voix de soie

  • 28 May 2004 - 29 May 2004
Voix de soie
شارك الصفحة

La musique traditionnelle ouzbek
Les racines de la musique ouzbek remontent à l’Antiquité (IVe siècle avant J.-C.). Déjà Hérodote parlait dans ses écrits de l’abondance des chansons et des danses des tribus vivant sur le territoire actuel de l’Ouzbékistan et sur le rôle de la musique dans la vie des habitants de l’Asie centrale. Cela est confirmé par les découvertes archéologiques et la mise au jour de monuments et d’objets d’art.
Le patrimoine ouzbek reflète en profondeur les coutumes, les idées, les espoirs ainsi que les luttes d’émancipation sociale et nationale. Ce qui explique la variété thématique et de genre des chansons populaires. Celles-ci peuvent être des chansons de la vie quotidienne (berceuses, comptines pour enfants, chansons lyriques incluant des chants d’amour, d’humour, de méditation ou sur la nature), des chansons pour des cérémonies familiales (mariage, circoncision, funérailles), des chansons de travail, de protestation sociale. On peut constater que la musique aujourd’hui se partage en deux catégories : une musique de circonstances à caractère familial, comme des berceuses, et, d’autre part, des pièces instrumentales et vocales codifiées (terma ou chublama, koshuk, lapar, yalla et ashula) se jouant en toutes occasions.
La musique traditionnelle ouzbek est essentiellement diatonique. Elle se caractérise par une abondance de nuances émotionnelles et mélodiques, un caractère rythmique spécifique (prédominance syncopée dans les chants lyriques), des césures marquées, des ornementations et un équilibre dans la composition. Le répertoire de la musique savante ouzbek de tradition orale se distingue par l’ampleur du registre (plus de deux octaves) et par un très grand développement mélodique. Celui-ci inclut les cycles des maqâm et des pièces vocales et instrumentales, les plus développées dans la forme et dans la mélodie.

Mastâneh Ergashova
Dans l’art du shash maqâm, le rôle des interprètes est très important. Certes l’improvisation est de nos jours quasi inexistante. Le déroulement de la musique est hautement déterminé à l’avance, mais l’interprète peut agir sur le tempo. Mastâneh Ergashova est l’une des plus illustres interprètes de shash maqâm. Fille de paysan, née dans une famille nombreuse ouzbek du sud du Tadjikistan, dès l’enfance, elle chantait à l’occasion de cérémonies familiales ou villageoises. Encouragée par son père, mais contre l’avis de sa famille, elle fait des études musicales dans la capitale tadjik, Douchanbe. Dès la fin de ses études, elle rejoint l’ensemble de shash maqâm de la radio tadjik. Sa voix, aux couleurs très variées, lui permet de chanter à la fois le shash maqâm et de la musique populaire, en tadjik comme en ouzbek.

Matlubeh Dadabayeva
Matlubeh Dadabayeva, petite femme souriante aux yeux doux, chante avec son cœur : à travers son timbre si particulier passent tous les chagrins et les joies de l’existence. Elle a une magie et une force particulière dans la voix, dont le registre étendu lui permet de passer du répertoire de la musique savante – le shash maqâm – à celui de la musique populaire. Une partie de son chant s’enracine dans l’histoire et la souffrance de son peuple.
Originaire d’un village tadjikophone (persanophone) des environs de Samarkand, elle chante également en ouzbek (langue proche du turc). Dès l’âge de 4 ans, elle accompagnait sa mère, qui deviendra plus tard son premier professeur de chant. Après cinq ans d’études à l’université de musique et au conservatoire de Tachkent, la jeune artiste commence à travailler dans l’Ensemble de shash maqâm de la radio d’Ouzbékistan. Depuis plusieurs années, parallèlement à son travail à la radio, elle se produit en compagnie de Turgun Alimatov, un des derniers détenteurs de la musique savante. Elle chante en tadjik comme en ouzbek.

D’après Mina Rad

Inscription à la newsletter

Pour recevoir toute l'actualité de l'Institut du monde arabe sur les sujets qui vous intéressent

Je m'inscris