Spectacles

Quand le luth conte…

avec Joseph Tawadros
  • 25 Novembre 2005
Quand le luth conte…
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Aventurier du luth et de sa tablature, Joseph Tawadros a l’oreille alerte, l’imagination fertile et une dextérité qui pourrait nous faire croire qu’il a plus de dix doigts. Son premier album, Storyteller, entièrement solo et composé dans sa quasi-totalité par lui-même, déploie des éclats de génie et des cascades de notes épanouies en un fleuve mélodique instinctivement poétique. Retour sur le parcours d’un jeune prodige de 21 ans.

Né au Caire, Joseph Tawadros s’installe avec sa famille en Australie en 1986. Le bambin emporte dans ses bagages l’héritage de son grand-père maternel, Mansi Habib, compositeur, violoniste et luthiste virtuose, celui de son oncle, Yacoub Mansi Habib, reconnu pour avoir révolutionné le jeu de la trompette en Égypte, ainsi que toute l’atmosphère qui a environné ses premiers pas.
Joseph s’initie à l’art du taqsim et de l’improvisation au côté de Mohamed Youssef, luthiste notoire, pianiste de jazz et ami de la famille. À l’âge de 12 ans, il rejoint sur scène, cud sous le bras, un trio en cordée avec son professeur et le percussionniste Tarek Sawires. C’est l’occasion pour lui de faire entendre ses premières compositions: sa carrière est lancée.
Il explore ensuite les différentes manières d’utiliser le cud dans la société australienne. Il fonde notamment l’Orchestre des jeunes coptes avec son ami saxophoniste Christian Watson, et s’implique activement dans le travail de l’Institut australien de musique orientale. Cet engagement lui offre l’opportunité d’approfondir sa connaissance de la musique indienne, de la musique classique occidentale et du jazz. Enfin, en 2001, il décide de retourner dans le pays de ses premiers jours afin d’y apprendre le violon, sous la houlette du célèbre Esawi Daghir.
Sa démarche artistique est donc celle d’un spécialiste de l’art traditionnel puisant, ici et là, dans la modernité et la diversité, les sources de son inspiration.

Depuis, Joseph Tawadros a déjà ébloui de sa virtuosité le public de l’opéra du Caire, de ceux de Sydney et d’Alexandrie ; il a accompagné des pointures telles que Zakir Hussain, Mark Isaacs, Neil Finn ou Katie Noonan, et est invité en tant que soliste dans divers grands festivals. À l’invitation du ministre égyptien de la Culture, il fut l’année dernière à la base du premier échange culturel entre l’Australie et l’Égypte. 2004 fut décidément pour lui une année fertile puisque, outre la naissance de son premier album, elle vit notre jeune talent sortir de l’université de Sydney par la grande porte, majeur en exécution et en improvisation !

Jeune et prodigieusement doué, expressif, puissant et intense, Tawadros a tout d’un grand, et n’a pas fini de nourrir l’inspiration des poètes, tel le Libano-Australien Chafic Ataya qui lui a dédié ce vers : «Une pulsation dans l’univers, une mélodie sur la terre, un coeur et un esprit du beau, voilà ce qu’est ton âme !»

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