La virilité détermine la nature même des gouvernements, et son enracinement explique pour une large part la crise interminable que subissent les peuples musulmans : telle est la thèse développée dans « Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman » de Nadia Tazi, paru chez Actes Sud en octobre dernier.
Dans le monde musulman, la virilité incarne un principe politique essentiel qui tait son nom ; loin de ne renvoyer qu’à l’éternel problème des rapports entre les sexes, elle est aussi au fondement du despotisme politique et social qui y sévit de longue date. Dans Le Genre intraitable, Nadia Tazi lève nombre de malentendus sur le rapport des hommes à l’autre – « l’Occident » en bloc, la femme, l’homosexuel. Elle renouvelle l’analyse de thèmes décisifs comme le voile, la souveraineté, le culte du chef, la lutte pour la reconnaissance, la guerre, à travers une série de tableaux illustrant les débordements et les contradictions des régimes virilistes, depuis l’anarchie tribale antéislamique au rigorisme wahhabite saoudien, en passant par les violences des grands appareils monarchiques du passé, l’aventurisme guerrier et les cruautés de Saddam Hussein, l’autoritarisme du chah puis des mollahs en Iran ou le trouble des hommes maghrébins, en butte à la modernisation et à l’oppression…
Avec :
Débat animé par la journaliste Nadia Bey.
Pour recevoir toute l'actualité de l'Institut du monde arabe sur les sujets qui vous intéressent
Je m'inscris