Jack Lang sur le voile : « Halte à cette résurgence des sempiternelles controverses » (AFP)

Jack Lang, ancien ministre PS et président de l'Institut du monde arabe, a accusé mercredi à l'AFP "ceux qui brandissent l'étendard de la laïcité" de s’en servir "pour dissimuler leur détestation de l'islam".

Selon M. Lang, le débat autour du voile islamique et de la laïcité marque "la réapparition d'une forme de néocolonialisme". C'est "le rejet d’une partie de nos concitoyens, qui participent, par leur talent, leur énergie, leur engagement et leur travail à l'effort de notre pays". "Certains à droite, l'extrême droite, parfois à gauche, ont brandi l'étendard de la laïcité .En fait, cet étendard leur sert à dissimuler leur détestation de l’islam. C'est même un peu haineux", a-t-il ajouté. "Comment peut-on blesser ces personnes qui font pleinement partie de notre nation?", s'est-il demandé, à propos des "musulmans, pratiquants ou non, ces derniers étant très nombreux". "On réclame du Président de la République qu'il se prononce. Il a parfaitement raison de ne pas entrer dans ce jeu mortifère, qui nous abaisse", a-t-il affirmé.

Un peu plus tôt, Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre, a affirmé qu'Emmanuel Macron devait s'exprimer "clairement" sur la laïcité vu "l'état de confusion où semble se trouver son gouvernement". "Halte à cette résurgence des sempiternelles controverses", a également affirmé M. Lang. "J'ai participé en tant que parlementaire à l'élaboration de la loi sur les signes religieux à l’école, sous la présidence de Jacques Chirac. Cette loi a été adoptée à l'unanimité". "C’est une loi de clarté et de sagesse. A l'école, il n'y a ni kippa, ni croix, ni voile. En dehors, dans l'espace public, il n'y a aucun interdit. C'est la liberté pour les uns et les autres, de porter la kippa, une croix ou de se vêtir la chevelure", a-t-il dit, en référence à la polémique sur les mères voilées accompagnant les sorties scolaires

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