Cinéma

Vivre ici

de Mohamed Zran
  • 21 février 2012
Vivre ici
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Vivre ici

Chaque image de « Vivre ici » de Mohamed Zran est un témoignage d’amour pour Zarzis… Et pourtant ! Zarzis que tout le monde aime et qu’aucun n’a su en conquérir les faveurs est une ville meurtrie en images… Peut-être l’amour est-il ainsi le temps d’une image et que la ville qui aime réellement à se donner est une ville « hors champ »… Voilà le pari de l’enfant de Zarzis : filmer le hors champ, ce qui ne se dit que le temps d’une inconscience… Zran nous a tracé quelques pans de cette quotidienneté, mais à … la tunisienne, à savoir, celle frappée d’un « cachet qu’on ne trouvera même pas sur Mars»
Khémais KHAYATI

Synopsis :
Ce film documentaire de création a pour objectif de cerner, à partir de la réalité d’une ville moyenne comme Zarsis, les mutations et les bouleversements profonds que les sociétés du Sud sont en train de vivre sous l’effet de plusieurs facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes.
Notre démarche consiste à montrer, par le biais d’une galerie de portraits, que ces mutations sont vécues comme un face à face entre tradition et modernité, entre ceux qui, tout en étant ouverts au dialogue avec l’Autre, demeurent jalousement attachés à leur racine identitaire et culturelle locale ; et ceux qui s’appliquent à garder le visage tourné exclusivement vers la modernité ou au contraire vers des chimères fondamentalistes, d’où les tentations à l’émigration clandestine, l’endoctrinement islamiste et les désespérées réactions suicidaires

C’est Simon, le « célèbre » droguiste, de confession juive qui incarne l’attachement infaillible à la mémoire collective locale. C’est un essaim de jeunes fragilisés par ces mutations qui illustrent la deuxième voie. Ce face à face trouve souvent dans le magasin de Simon, lieu de croisement et de rencontre entre tous les protagonistes, l’occasion propice d’échanger leurs points de vue ou de confier leurs intimes secrets.
Autour de Simon se meut une constellation de portraits : Tahar, mon frère l’instituteur, le progressiste qui s’enflamme joyeusement à commenter la situation dans le monde et à énumérer les maux qui rongent l’homme d’aujourd’hui victime de la mondialisation ; Hadi, le peintre maudit expulsé de France, Fatma, la marieuse qui ne chôme jamais, en hiver comme en été, toujours sollicitée à glaner les secrets des familles et à jouer la médiatrice, l’entremetteuse, la messagère ; Bachir, le chauffeur de taxi, homme jovial et serviable, ami de tout le monde… Ces hommes et ces femmes fréquentent tous le magasin de Simon, pour s’approvisionner en produits multiples et aussi pour discuter entre eux et parler d’eux-mêmes, de leur ville et du monde.

La projection sera suivie d'un débat animé par M. Mouloud Mimoun en présence du réalisateur.

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