Dans la tête de Bachar al-Assad

Ressemblant par certains traits aux dictatures d’Amérique latine, par d’autres aux anciens régimes d’Europe de l’Est, la nature du pouvoir de Bachar al-Assad s’en distingue par son caractère héréditaire et communautaire, et par une propension inouïe à la violence contre son peuple. Massacres génocidaires, bombardements « conventionnels », attaques chimiques : il franchit toutes les lignes rouges. Au fil des pages, les auteurs dessinent le portrait d’un tyran à l’image moderne et lisse, qui a su perfectionner un système – parti unique, élections truquées, enrichissements claniques mafieux, diabolisation de l’opposition, torture, exécutions sommaires, police secrète omniprésente, armée d’informateurs…, pour aboutir à un modèle totalitaire qui n’a rien à envier aux pires dictatures de l’histoire et n’a pas gêné ses soutiens occidentaux venus tant de l’extrême droite que de la gauche « anti-impérialiste ».

Avec :

• Ziad Majed, politologue, professeur à l’Université américaine de Paris. Il est l’auteur de Syrie, la révolution orpheline (Actes Sud, 2014).

• Ammar Abd Rabbo, reporter et photographe. En tant que photographe, il a personnellement connu Bachar al-Assad entre 2000 et 2010, puis effectué, depuis 2011, plusieurs séjours dans le nord de la Syrie, surtout à Alep avant sa chute.

• Sarah Kilani, très active sur la question syrienne en France, s'est rendue en tant que médecin dans le nord du pays.

Rencontre animée par Leïla Vignal, maître de conférences en géographie, Université Rennes-2/ESO-Rennes. Normalienne supérieure, agrégée de géographie et docteur en géographie, elle a été pendant trois ans membre du cabinet de Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce (2001-2004) avant d’être détachée au CNRS (2004-2006), Deakin Fellow au Collège St Antony de l’Université d’Oxford (jusqu’en 2007) puis Marie Curie Fellow du Middle East Centre de l’Université d’Oxford jusqu’en 2010.