أحداث جديدة
مكتبة

Hommage à Jean Sénac (1926-1973)

Hommage à Jean Sénac (1926-1973)

Pour se souvenir de ce poète oublié, pied-noir, homosexuel et Algérien, engagé aux côtés du FLN, assassiné en 1973 à Alger. 

شارك الصفحة

Maudit trahi traqué
Je suis l’ordure de ce peuple
Le pédé l'étranger, le pauvre le
Ferment de discorde et
de subversion,
chassé de tout lieu toute page
Où se trouve votre belle nation
Je suis sur vos langues I’écharde
Et la tumeur sur vos talons.
Jean Sénac « Citoyens de laideur » 6 août 1972

Dans le cadre des rencontres littéraires du samedi, la bibliothèque de l’IMA vous propose de faire revivre la personnalité complexe et l’œuvre prolifique de Jean Sénac. Européen d’origine, né en Algérie, son œuvre se place dans une esthétique du métissage et fait cohabiter les références culturelles des deux rives de la Méditerranée entre la France et l’Algérie.

Esthétique

Jean Sénac nait en 1926 à Beni Saf en Algérie. À vingt ans, il publie déjà des poèmes et des chro­niques et fonde un Cercle artis­tique et littéraire.

Eclectique, il s’essaie aux arts plastiques, fait des critiques d’art pour la presse écrite. L’alternance de ses séjours parisiens et algérois lui permet de nouer des liens avec des personnalités littéraires de premier plan (Camus, René Char, Jean Genêt...)

En 1953, il lance la revue Terrasses et publie en 1954 son premier recueil de poèmes chez Gallimard dans une collection dirigée par Albert Camus.

De retour à Alger en 1962, à l’aube de l’Algérie indépendante, il met en avant la production littéraire et artistique des poètes algériens francophones et continue à publier ses poèmes.

Son homosexualité, ainsi que sa liberté artistique lui valent, à la fin des années 60, d’être mis à l’écart du milieu politico-culturel algérien et des éditeurs en France.

Il meurt à 47 ans, assassiné dans la nuit du 29 au 30 août 1973. Les circonstances de son assassinat restent, à ce jour, toujours obscures.

Prise de conscience politique

Sénac fréquente et travaille pour les milieux nationalistes algérois qui dénoncent ouvertement le système colonial. Il se lie d’amitié avec des personnalités majeures du mouvement nationaliste comme Larbi Ben M’hidi qui deviendra l’un des principaux chefs de guerre du FLN. Il signe du pseu­donyme Yahia El Ouahrani (Jean l’Oranais), mais son engagement révolutionnaire ne lui permettra pas d’obtenir la nationalité algérienne.

Sa position ouvertement pro-algérienne fait voler en éclats son amitié avec Albert Camus qui ne soutient pas l’accession du peuple algérien à l’indépendance.

Reconnaissance

Au milieu des années 80 Jean Sénac est de nouveau ré-édité et étudié, notamment en France. Il est reconnu par les Algériens comme un poète et un critique littéraire majeur.

Pour aller plus loin

Les archives de Jean Sénac se trouvent à la bibliothèque municipale de Marseille et à la Bibliothèque nationale d’Algérie. Le premier fonds regroupe essentiellement les manuscrits de l’écrivain en France (1950‑1952 et 1954‑1962). Le fonds de la Bibliothèque nationale d’Algérie correspond aux périodes algériennes de 1926 à 1950 et de 1962 à 1973.

L'ensemble des oeuvres de Jean Sénac est disponible à la bibliothèque de l'IMA et signalé dans notre catalogue :

œuvres de Jean Sénac

études sur Jean Sénac

Rendez-vous Samedi 7 mars 2020 - Niveau 1 de la Bibliothèque - Lectures de poèmes par Violaine Schwartz et Léon Bonnaffé - Débat avec René de Ceccaty, Gilles Gauthier et Guy Dugas - Rencontre modérée par Nicolas Dutent.

Entrée libre dans la limite des places disponibles

مقال منشور في04/03/2020

Inscription à la newsletter

Pour recevoir toute l'actualité de l'Institut du monde arabe sur les sujets qui vous intéressent

Je m'inscris