Lecture en arabe littéraire et en français | “Bérénice” de Jean Racine

« Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous, 
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ? 
Que le jour recommence et que le jour finisse 
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice, 
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ? » 

Celles et ceux qui connaissent par cœur cette réplique (et quelques autres tout aussi cultes) du Bérénice de Jean Racine ne pourront pas psalmodier le texte à voix basse au cours de la représentation. En tout cas pas en français : la lecture qu’en propose le collectif Nuit orange à l’occasion de la Semaine de la langue arabe se fera en partie en arabe littéraire.

La comédienne et metteuse en scène Marie Benati a en effet choisi de revisiter l’œuvre en faisant interpréter les personnages étrangers à Rome – Bérénice, Antiochus, Phénice et Arsace – dans une autre langue (un dispositif de surtitrage est prévu). Mise en abyme, explique-t-elle, d’une altérité qui tout à la fois « les isole et les protège », recours à une « langue de la confidence, du secret, de la sincérité », expression d’un territoire « où Titus, où Rome, ne peuvent pas les suivre ». L’objectif de cette Bérénice polyglotte est aussi « de s’adresser au public le plus large possible, et de porter auprès de chaque public un message de curiosité et de tolérance ». 

Distribution : 

Edouard Dossetto (Titus, empereur de Rome)

Ghina Daou (Bérénice, reine de Palestine)

Majd Mastoura (Antiochus, roi de Commagène)

Leslie Gruel (Paulin, confidente de Titus)

Adam Karoutchi (Arsace, confident d'Antiochus)

Amale Benhaddou (Phénice, confidente de Bérénice)

Mise en scène : Marie Benati

Musique : Osloob

Retrouvez le programme de la semaine de la langue arabe 2023